EDITORIAL
Certains éditorialistes, qui sont souvent des journalistes, font parfois preuve d’une arrogance et méchanceté extrême, surtout dans les journaux progressistes et libéraux. Pour lire beaucoup la presse occidentale (Etats-Unis, Brésil, Argentine, France, Suisse), je suis tombé cette semaine sur un éditorialiste réagissant à la supposée phrase du Pape François estimant que l’enfer n’existe pas. Sans rentrer dans trop de détail, cet éditorialiste athée a défendu que Dieu n’existe pas et que si on veut toute personne qui croit en Dieu est “stupide”, pour simplifier un peu ses propos qui se marient bien avec le journal progressiste pour lequel il écrit. Selon lui, la religion est une invention de l’homme et l’Eglise Catholique ferait bien d’arrêter de croire en Dieu. Mais pour des raisons que j’ignore il défend un rôle social voire humanitaire à l’Eglise Catholique mais seulement si l’institution est vidée de son sens. En gros, il recommande au Pape François de ne plus croire en Dieu. L’Eglise Catholique devenant alors une ONG presque comme une autre. Cet éditorial est paru en page 2 du plus influent journal brésilien, Folha de S.Paulo, et signé par Hélio Schwartsman. Rappelons que malgré l’augmentation massive du nombre d’évangéliques, le Brésil reste le plus grand pays catholique au monde, en tout cas officiellement.
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Ce qui m’a choqué, et d’autres éditorialistes par exemple en Suisse du Matin Dimanche l’ont fait par le passé en s’attaquant non pas à l’Eglise Catholique mais à une autre cible facile soit les environ 700 millions d’évangéliques de notre planète, est le ton arrogant de leur message. Ce que ces éditorialistes doivent comprendre est que si un grand journal donne accès à une vaste audience, ils doivent montrer un certain respect pour les groupes de personnes. Dans une démocratie saine comme en Suisse, chacun est libre de s’exprimer mais l’éditorialiste n’est pas légitimé à véhiculer des idées violentes et agressives par exemple envers les Catholiques et Evangéliques. Dans ce cas on peut aussi parler d’ingérence, car seulement les Catholiques, et non pas les athées, ont le droit et le devoir de définir ce qu’est l’Eglise Catholique (la place de l’enfer, du paradis, de Dieu, de Jésus, de la Vierge Marie).
Façon de communiquer
Il est évident que dans une démocratie libre comme la Suisse, chacun a le droit de dire ou écrire qu’il ne croit pas en Dieu, mais il y a une façon de le faire. Si je suis éditorialiste, je peux écrire ainsi : “Selon mon analyse ou expérience Dieu n’existe pas, mais je respecte bien sûr ceux qui ont une pensée contraire à ma vision du monde.” Ce qui est détestable est lorsque l’éditorialiste fait un jugement de valeur en disant par exemple que les Catholiques ou Evangéliques sont ringards avec leurs théories conservatrices et que lui, l’éditorialiste qui détient la vérité, est tellement supérieur aux Chrétiens, tellement plus intelligent.
A titre personnel, je pense que tout groupe de personnes sur cette terre doit être respecté (ex. Musulmans, homosexuels, Français, Suisses…). Un éditorialiste qui utilise une plateforme de grande influence comme un journal ne devrait pas insulter un groupe de personnes, surtout parce qu’il s’agit d’une communication unidirectionnelle et non d’une conversation. Je demande donc clairement un peu de respect pour tous les éditorialistes qui s’expriment à une grande (ou même petite) audience.
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Mis à jour le 8 avril 2018. Par Xavier Gruffat (fondateur du site Romanvie.ch, XG réside au Brésil. Il a habité par le passé en Californie et en Suisse). Correction du texte : Christine Gruffat. Crédit photo: Fotolia.com