NEW YORK – La photo à gauche est de Trump, mais rassurez-vous, nous n’allons pas en parler, cela illustre toutefois un certain succès économique de ce politicien (discutable selon moi à cause du business des casinos et de ses probables dettes). Mais j’aimerais dans cet éditorial aborder la question de savoir pourquoi les Américains sont en moyenne supérieurs en business que les autres peuples, notamment les Européens. Il suffit de voir des entreprises à très grand succès créés ces 30 dernières années comme Google (société mère Alphabet), Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft (le fameux GAFAM). Google est désormais une entreprise plus grande que Nestlé en terme de chiffre d’affaires et surtout de capitalisation boursière (Capex ou market cap). Ces sociétés n’ont pas été créés en Europe, au Brésil (2ème pays par sa population de l’Occident chrétien) ou ailleurs en Occident. Et je pense qu’il y a une raison très peu prise en compte par les médias, car polémique, c’est pourquoi un média libre comme Romanvie.ch existe. Il est par exemple triste de voir qu’à Lausanne il y a comme un écosystème sur les drones – avec une grande entreprise française comme investisseur – mais qui semble avoir des problèmes économiques (licenciements), comme si les Européens en général avaient de la peine à commercialiser leurs produits. Il manque peut-être l’esprit (sans majuscule à esprit ici) du capitalisme en Europe.
Bien plus spirituel, parfois sectaire !
Une bonne partie (50% peut-être) des Américains vont à l’église chaque semaine ou au moins chaque mois, ils sont plus de 50% à prier tous les jours selon une étude de juillet 2018 du Pew Research Center. Les Américains se rendent beaucoup dans des grandes églises évangéliques avec des pasteurs qui mettent souvent l’accent sur la motivation (voir vidéo en bas de l’article). Si on sort un peu de la religion chrétienne, de très nombreux entrepreneurs font de la méditation, travaillent avec des coachs qui frôlent un côté sectaire parfois, se tournent vers des techniques orientales pour ne même pas citer des méthodes totalement sectaires. Il y a une envie aux Etats-Unis d’être comme un “homme augmenté“, une sorte de “sur-homme” pour ne pas dire “superman”. Un livre à grand succès sorti fin 2017 avec le titre de “Principles: Life and Work” de Ray Dalio décrit une entreprise, qui l’a crée, pouvant être considérée en Europe comme de tendance sectaire. Par exemple, les employés se voient attribuer une carte définissant leurs qualités et défauts et cette carte (appelée Baseball Card) peut être consultée par d’autres employés, les personnes externes à l’organisation n’ont toutefois aucun accès à ces cards. Chaque réunion ou presque est enregistrée, puis chaque employé a le droit ensuite de regarder à nouveau la réunion. Autrement dit, beaucoup d’entrepreneurs américains travaillent sur le mental et sur la spiritualité. Et ils ont peut-être raison.
Calvin et Nietzsche
Il est évident que losqu’on parle du capitalisme américain on doit se référer à Calvin comme on peut l’apprendre en lisant l’oeuvre de Max Weber ainsi qu’aux mouvements évangéliques plus modernes. Ceux-ci ont tendance à travailler plus sur la théologie de la prospérité, cela signifie qu’ils mettent plus l’accent sur le succès sur cette terre plutôt qu’exclusivement sur la vie éternelle (lire dans La Bible, Jean chapitre 6 notamment). Le très grand philosophe allemand Nietzsche (1844 à 1900) avait notamment théorisé cela. Selon lui, le christianisme affirme que tout dans ce monde est moins important que la vie éternelle (vie après la mort), en conséquence les églises de son époque (surtout luthérienne et catholique) avaient tendance à valoriser une certaine distance avec la vie humaine. Pour Nietzsche, le christianisme rend l’homme faible. Il affirmait aussi que Dieu était mort et que c’était une raison de prendre une distance avec le christianisme. Plus de 100 ans après sa mort, ses théories ont un peu vieilli quand on voit le succès mondial des mouvements évangéliques. Car il est vrai que beaucoup d’églises notamment (néo)pentecôtistes à succès actuellement sont justement liées à la théologie de la prospérité. Pour rappeler et simplifier, l’église catholique voit la richesse plutôt comme une faiblesse, en comparaison des protestants.
Pour revenir au thème de l’article, les Américains mélangent probablement un christianisme calviniste avec une vision “nietzschienne” d’hommes forts. Là aussi on peut mentionner l’élection de Donald Trump, une sorte de “superhomme” ou “superman”. En business, ce savant mélange semble être la recette du succès Made in America. Le seul pays en 2019 qui semble pouvoir rivaliser avec les Etats-Unis est la Chine, peut-être aussi un pays qui “pense différent”.
Voici un pasteur star aux Etats-Unis qui prêche la bonne parole, y compris en terme business et de motivation…
Article mis à jour le 25 mai 2019 (Version 1.2). Par Xavier Gruffat (fondateur du site Romanvie.ch, XG réside ou a résidé entre la Suisse, les Etats-Unis et le Brésil. Crédit photo : Romanvie.ch (tour de Trump à Las Vegas).