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EDITORIAL : Corruption, la Suisse doit demander pardon au peuple brésilien

EDITORIAL - Automatisation et perte d'emploi, n'ayez pas peur !

SAO PAULOIl est facile pour Nicolas Bideau et son institution (Présence Suisse) de tenir un joli et cher stand dans les beaux quartiers de Rio de Janeiro pendant les Jeux Olympiques de 2016 pour servir des raclettes. Cela devient plus compliqué de s’attaquer à des graves problèmes qui salissent l’image de la Suisse au Brésil, l’argent sale de la corruption qui dort dans plusieurs banques suisses comme l’ont informé de nombreux médias de référence au Brésil (Globo, Folha de S.Paulo, Veja, Record). C’est donc à cette tâche que Présence Suisse devrait aussi s’attaquer avec le service consulaire et l’ambassade à Brasilia. 

Pour les Suisses qui l’ignorent, le niveau de corruption atteint au Brésil avec des entreprises de BTP comme Odebrecht ou Petrobras est gigantesque, on parle de centaines de millions de francs, très probablement des milliards de francs déviés. Presque tous les politiciens de haut niveau (de gauche à droite) sont cités dans des affaires de corruption, à commencer par le PT (parti de Lula) mais aussi des partis de droite et centre-droite. La corruption comme presque toujours suit un système simple, un politicien qui dispose de l’argent provenant des impôts reçoit de l’entreprise mandatée un pot-de-vin. Ce dernier, en tout cas au Brésil, servait soit à financer le parti politique (en portugais on parle de caixa 2) ou à un enrichissement personnel.

Délation primée

Grâce à un système très intelligent, qui devrait aussi être instauré en Suisse, appelé délation primée (delação premiada en portugais), les criminels (personnes corrompues) peuvent dénoncer d’autres individus corrompus autant dans le monde politique que dans l’économie privée ou publique (ex. du BTP) formant une réaction en chaîne. Ce scandale de corruption actuellement porte le nom de lava jato (grande machine en français). L’avantage lors de délation primée est que si une personne dénonce un autre criminel, il reçoit des avantages pour lui comme une réduction de peine. Mais s’il ment il ne recevra aucun avantage. C’est une méthode utilisée avec succès pour détruire la mafia en Italie.


Et devinez où l’argent de la corruption a terminé sa course ? En partie importante dans les banques suisses, notamment à Genève et Lausanne comme l’a informé devant une audience de plus de 20 millions de Brésiliens le Jornal Nacional (équivalent du 19.30 de la RTS sauf que l’audience est environ 100 fois plus grande) de la TV Globo le 17 avril 2017. Pour information, aucun média américain, comme la CBS, n’est capable en 2017 d’avoir une audience aussi grande que la TV Globo.


Maintenant je me pose une question. A quoi sert d’aller servir des raclettes pendant les JO à juste quelques milliers de riches Brésiliens à Rio de Janeiro alors que la TV Globo parle à plus de 20 millions de Brésiliens et associe la Suisse à un “état voyou” ayant accepté cet argent sale.

La moindre des choses est que les autorités suisses demandent pardon au peuple brésilien. Il sera ensuite plus facile de vendre du chocolat, des montres ou des médicaments. On sait que la présence des entreprises suisses au Brésil est forte, toujours plus forte.

Et finalement ne me dites pas que le Brésil n’est pas un pays important, avec 206 millions d’habitants, ce pays peut représenter de nombreux emplois actuel ou futurs pour la Suisse, surtout une fois le pays nettoyé de ce cancer (la corruption). Une crise avec le Brésil peut peut-être coûter 1% de taux de chômage à la Suisse, c’est-à-dire augmenter de 1% le taux de chômage. Dans un monde changeant avec la croissante automatisation et l’incertitude américaine (je ne suis pas contre Trump mais il faut accepter qu’il règne une incertitude aux Etats-Unis), il est essentiel de se battre même pour un 1% de taux de chômage.

PS. rien de personnel avec M. Bideau qui s’exprime très bien et fait un bon travail, je ne le connais pas personnellement, mais mon objectif est de servir les intérêts de la Suisse notamment sur le continent américain. Surtout car je suis probablement l’un des Suisses romands les plus influents au Brésil à cause du média que je possède au Brésil : www.criasaude.com.br.

Le 18 avril 2017. Par Xavier Gruffat.

Observação da redação: este artigo foi modificado em 18.04.2017

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