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EDITORIAL : Liberté, du suicide assisté (Exit) à la caisse maladie

MONTREUX Quel lien est-ce qu’il y a entre le suicide assisté (comme l’organisation d’aide au suicide Exit) et les caisses maladie ? Si on pousse le concept de liberté individuelle très loin, le suicide assisté est probablement l’un de ses plus grands aboutissements. Tout comme le casino ou l’avortement, la Suisse a décidé d’adopter une politique qu’on pourrait qualifier de libertaire. Autrement dit, jusqu’à un certain point, chacun est libre de faire ce qu’il veut. Notons que l’avortement pose davantage de problème intellectuel, vu qu’on tue l’enfant à naître. Si on reste sur le suicide assisté, l’état tolère qu’on se tue soi-même. Personnellement je suis contre le suicide assisté, mais admettons que démocratiquement les Suisses tolèrent des associations comme Exit, à nous les conservateurs de reconnaître notre défaite mais aussi de suivre la logique des progressistes. 


Maintenant parlons de la caisse maladie et de son côté obligatoire en Suisse concernant l’assurance de base. Pour un nombre important de Républicains américains, à la différence des Démocrates et en particulier Obama (d’où le nom d’Obamacare), l’assurance maladie ne devrait pas être obligatoire au nom de la liberté. Cela signifie que si une personne n’est pas assurée puis souffre par exemple d’un cancer, elle devra se débrouiller pour payer par elle-même, par ses proches, des institutions comme des églises ou se rendre éventuellement à l’étranger dans un pays plus pauvre pour se soigner. Puis dans le pire des cas, peut-être qu’elle va mourir faute de bons soins. L’état si on suit la logique n’a pas être paternaliste ou protecteur.

Paradoxe suisse 


En Suisse, d’un côté les habitants veulent la liberté du suicide assisté mais refusent la liberté de ne pas souscrire à une caisse maladie.

Personnellement j’y vois un paradoxe, car d’un côté les Suisses veulent être sans paternalisme et laisser une liberté totale à un être humain de se suicider (par Exit) et de l’autre ils ont un côté paternaliste à obliger chaque Suisse de s’assurer pour l’assurance de base. Il me semble qu’il y a un manque de logique et que la Suisse devrait vivement commencer à débattre de ces grands sujets complexes comme l’avortement, le suicide assisté ou la liberté de souscrire à une caisse maladie. Je pense que la solution la plus simple et logique serait d’interdire le suicide assisté ou alors de suivre une logique libertaire et de ne pas obliger de s’assurer à une assurance maladie de base.

Le 23 juin 2017. Par Xavier Gruffat (pharmacien suisse, dipl. EPF Zurich, propriétaire et fondateur du site leader sur la santé en Suisse romande www.creapharma.ch)

Observação da redação: este artigo foi modificado em 23.06.2017

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