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EDITORIAL – « No Billag » – RTS et la stratégie de la flatterie

EDITORIAL - Automatisation et perte d'emploi, n'ayez pas peur !


Deux ingrédients scientifiques pour faire durer le coupleMONTREUXLa RTS et sa maison mère la SSR devraient gagner la partie du « No Billag » si on en croit un sondage récent de Tamedia, autrement dit arriver à contrer l’initiative contre Billag coupant les vives de la SSR. A titre personnel et pour vivre dans un pays de 210 millions d’habitants (Brésil) qui ne compte presque que des médias privés et sont de qualité plutôt médiocres, je suis contre l’initiative « No Billag » et donc en faveur d’un statu-co actuel, car la Suisse avec ces 4 langues et 8 millions d’habitants est beaucoup trop petite pour créer 4 ou même 3 TV ou radios de qualité par un financement purement commercial (publicités). Même dans des énormes pays comme le Brésil, c’est difficile à l’heure du siphonnage de la publicité par Google et Facebook, alors dans une région comme la Romandie 100 fois plus petite que le Brésil une TV privée est tout simplement invivable. Sauf si un milliardaire veut financer pendant des années à perte, mais il a bien mieux à faire de son argent que de prendre une chaîne de TV comme « danseuse » . Pour arriver à ses fins, il est intéressant de noter que la RTS semble utiliser une efficace stratégie de flatterie envers ses confrères journalistes. Dans un langage plus politique, on pourrait y voir du « soft-power» .

La stratégie de la flatterie, à la Cialdini 

Il est fort possible que « No Billag » soit refusé début mars 2018 par les Suisses confirmant la stratégie de communication de la RTS. Si on prend l’émission phare de la radio romande (RTS1) Forum, le nombre de journalistes ou directeurs de Tamedia et Ringier interrogés ces derniers temps (y compris le Forum des Médias, Médialogue) est assez impressionnant. On peut citer une interview sur Forum diffusée le 25 janvier 2018 de Davos du CEO de Ringier, Marc Walder, qui milite d’ailleurs contre l’initiative « No Billag ». Certains journalistes du Temps ou des médias de Tamedia (TDG, 24 Heures) sont aussi régulièrement invités sur les ondes de la RTS, il me semble plus que d’habitude. Cette stratégie de séduction et de flatterie semble bien fonctionner. Quand on est invité dans le principal média romand (car ne nous trompons pas RTS radio et TV ont des budgets bien supérieurs à Ringier ou Tamedia, y compris en terme d’audience), on se sent flatté et il devient difficile d’écrire un éditorial à charge contre son « ami » journaliste de la RTS. Ce sont un peu les théories de psychologie sociale du célèbre Prof. Cialdini, dans ce cas le concept de réciprocité.

Je ne vais pas mettre à flatter la RTS, j’ai d’ailleurs déjà été invité plusieurs fois autant à la TV qu’à la radio même si c’était il y a quelques années déjà, sinon je serai un peu hypocrite. Mais la seule chose que je peux dire est que d’un point de vue stratégique la RTS et la SSR semblent jouer juste. C’est pour le bien d’une Suisse équilibrée entre les régions linguistiques et plus juste en terme de partage des richesses (la chose la plus importante pour un pays, peut-être la seule et unique chose qui compte à la fin).

raisons d'aimer la Suisse


Le 26 janvier 2018. Par Xavier Gruffat (Romanvie.ch – Fondateur de Creapharma.ch et Co-fondateur de Pharmapro.ch et Medpro.ch). Crédit photo : Fotolia.com

Observação da redação: este artigo foi modificado em 26.01.2018

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