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Neuchâtel : “une force de la gauche quasi unique en Suisse”

Par Sylvie Jeanbourquin, Keystone-ATS

NEUCHATELLes élections cantonales de dimanche à Neuchâtel tranchent avec le reste de la Suisse et sont “atypiques”. Le PS a fait une progression quasi inédite ces dernières années dans le pays et si l’UDC progresse, le parti n’est toujours pas un poids lourd du parlement, selon l’analyse du politologue Pascal Sciarini.


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“Cette élection dénote la force de la gauche dans le canton de Neuchâtel, presque sans égal ailleurs en Suisse”, a déclaré lundi à Keystone-ATS Pascal Sciarini, professeur de politique suisse et comparée à l’Université de Genève. Au total, la gauche (PS-Vert-e-s-POP) a obtenu 50 sièges sur 100 et en aurait même pu en avoir plus, si SolidaritéS avait atteint le quorum.

“Dans très peu de cantons suisses, la gauche fait 50% des voix”, a ajouté le politologue. Le PS (+6 sièges à 27) a en partie bénéficié du recul des Vert-e-s (-4 à 15) mais pas uniquement. Selon lui, cette progression socialiste n’a pas été vue ailleurs en Suisse ces dernières années.

“La gauche est déjà traditionnellement forte à Neuchâtel et les thèmes du pouvoir d’achat et de la précarité ont réussi au parti socialiste. Comme ailleurs en Suisse, les Vert-e-s reculent car les questions climatiques sont passées au 2e plan”, a expliqué Pascal Sciarini.

Le professeur a rappelé que si l’UDC a augmenté ses sièges (+4 à 12), le poids du parti à Neuchâtel n’a pas de comparaison avec d’autres cantons alémaniques comme Thurgovie ou Argovie, où il a plus de 40 fauteuils. Le PLR, premier parti du canton avec 30 sièges, reste fort malgré la perte de deux fauteuils.

Le Grand Conseil, qui reste à majorité féminine (54 femmes sur 100), est aussi une caractéristique particulière à Neuchâtel, liée à la force de la gauche, où traditionnellement les femmes sont plus nombreuses. L’électorat de gauche vote également davantage pour des femmes.

“Pour le Conseil d’Etat, la logique de blocs a mieux fonctionné à gauche qu’à droite. La candidate du POP (Sarah Blum), arrivée 6e, a fait un meilleur score que ce que l’on pouvait imaginer”, a ajouté le politologue.

Neuchâtel : "une force de la gauche quasi unique en Suisse"


Alliance moins homogène

A droite, l’alliance était moins homogène politiquement parlant, vu l’écart qu’il peut y avoir entre l’UDC et le Centre, a précisé Pascal Sciarini. “Elle peut donc manquer de crédibilité et de légitimité. L’UDC Thierry Brechbühler, arrivé 9e, a dû être souvent tracé”.

Le faible taux de participation (31,89%) a eu aussi un impact. “Dans ce cas, seules les personnes les plus politisées et celles qui connaissent le jeu politique votent. Certains n’ont pas été dupes de cette alliance au parfum électoraliste”, a noté le professeur.

Pascal Sciarini s’attendait à une élection tacite pour le 2e tour. “La mobilisation des électeurs n’aurait pas été évidente, avec deux personnes déjà élues au 1er tour”.

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Le 24 mars 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

Observação da redação: este artigo foi modificado em 26.03.2025

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