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Budget – Le FMI veut “plus de clarté” sur la dette de la France

WASHINGTONLe Fonds monétaire international (FMI) a dit mercredi s’attendre à “plus de clarté” sur les mesures de réajustement budgétaire en France, mettant en avant le risque de voir la dette et le déficit déraper fortement à moyen terme, au moment où le projet de budget pour 2025 est en discussion à l’Assemblée nationale.

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Si rien n’est fait, le déficit public annuel se maintiendrait entre 5,8% et 5,9% du PIB d’ici à 2029, selon le rapport sur les finances publiques (“fiscal monitor”) du FMI publié mercredi, avec une dette qui atteindrait alors 124,1% pour PIB, alors que l’institution de Washington l’attend à 112,3% pour la fin de cette année.

Les estimations sur le déficit et la dette ne tiennent toutefois pas compte des 60 milliards d’euros que le gouvernement veut dégager l’an prochain.

“Le gouvernement a présenté des idées, des propositions qui vont dans la bonne direction, mais nous attendons plus de clarté sur les mesures qui seront réellement mises en oeuvre en France”, a affirmé mercredi Vitor Gaspar, directeur du département des affaires budgétaires auprès de l’institution de Washington, lors d’une conférence de presse.

“La France fait partie des pays dont la dette a considérablement augmenté par rapport au niveau pré-pandémie et, en l’état actuel, nos projections anticipent une hausse d’environ deux points de pourcentage par an”, a-t-il ajouté.

La France a vu son déficit public dépasser largement ses propres prévisions pour 2024, initialement prévu à 4,4% du PIB mais qui devrait finalement culminer au-dessus de 6%.

Pour tenter de redresser la barre, le gouvernement a annoncé un effort de 60 milliards d’euros d’économies pour l’an prochain, en discussion à l’Assemblée nationale depuis lundi, prévoyant de réaliser des économies dans les dépenses et d’augmenter les impôts.

“Il est normal et souhaitable qu’il y ait une consolidation des comptes publics en France”, a souligné auprès de l’AFP le chef économiste du FMI Pierre-Olivier Gourinchas mardi, “pour montrer que, de manière décisive, la trajectoire des finances publiques va revenir vers un sentier soutenable”.

Un point qu’a appuyé Vitor Gaspar mercredi, qui estime nécessaire de “montrer que la France garde sa dette sous contrôle, de manière crédible, et dans le cadre européen”.


Budget - Le FMI veut "plus de clarté" sur la dette de la France

“Investir dans les personnes”

Au-delà de 2025, un “plan budgétaire et structurel à moyen terme” du gouvernement portant sur la période 2025-2029, consulté par l’AFP, a pour objectif de ramener le déficit public à 2,8% du PIB en 2029, sous le seuil maximal de 3% prévu par les règles budgétaires européennes.

Mais plusieurs experts jugent les prévisions du gouvernement trop optimistes, à l’instar de l’agence de notation Fitch qui a dit début octobre prévoir 5,4% de PIB de déficit en 2025 tandis que le gouvernement table sur 5%.

Une autre agence, Moody’s, doit publier vendredi sa notation pour la dette française et un abaissement n’est pas exclu, alors qu’elle note actuellement la France à “Aa2” (l’équivalent de 18 sur une échelle de 20 niveaux de notation), un cran au-dessus des autres agences.

Il est par ailleurs nécessaire de trouver un équilibre entre consolidation budgétaire et “renforcer la croissance et la compétitivité”, a souligné M. Gaspar lors d’un entretien accordé à des journalistes de l’AFP.

“Il est important pour la France de poursuivre ses réformes structurelles, pour soutenir l’emploi et augmenter sa productivité, mettre en place des réformes de l’éducation, ce que nous appelons investir dans les personnes est essentiel pour le pays”, a précisé M. Gaspar.


Selon le rapport du FMI mercredi citant spécifiquement le cas de la France, “dans les économies avancées où la charge fiscale est déjà élevée, les ajustements devraient reposer davantage sur une redéfinition des priorités en matière de dépenses (par exemple, par le biais d’un examen général des dépenses) dans le cadre d’une réduction globale des dépenses publiques”.

La charge de la dette est aujourd’hui le deuxième poste budgétaire derrière l’éducation avec plus de 50 milliards d’euros et elle est susceptible de devenir le premier d’ici à 2027. Ce poids réduit d’autant les marges de manoeuvre financières.

L’an prochain, alors que la croissance atteindrait 1,1% comme cette année sur fond de fort ralentissement de l’inflation, la dette publique continuerait de gonfler pour frôler les 115% du PIB, presque le double du maximum fixé à 60% par Bruxelles.

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Le 23 octobre 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

Observação da redação: este artigo foi modificado em 25.10.2024

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