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Interview fleuve avec Suzette Sandoz sur notre civilisation actuelle : wokisme, théorie de genre, cancel culture, écologie…

LAUSANNE Pour beaucoup de Suisses, la culture occidentale judéo-chrétienne de tradition grecque est attaquée. La gauche radicale semble très bien organisée et a tendance à insulter les personnes qui pensent de façon différente. Le point avec Mme Suzette Sandoz pour bien comprendre notre époque. Comme on le verra, elle joue avec succès sur les mots progressisme et conservatisme. A la fin, elle nous parle aussi très modestement du succès de son blog sur le média Le Temps Le grain de sable, probablement le plus lu du site.

“On ne peut pas améliorer l’être humain par la force mais on peut s’améliorer soi-même.” Mme Suzette Sandoz

Romanvie.ch (Xavier Gruffat) Beaucoup d’intellectuels conservateurs travaillent sur l’idée que le progressisme, parfois appelé wokisme dans sa forme radicale, cherche à détruire les valeurs du christianisme. Par exemple, la gauche veut légaliser les drogues comme la cocaïne (voir article récent de The Economist publié en octobre 2022), déconstruire le genre masculin et féminin avec la fameuse théorie ou idéologie de genre. Pour rappel cette théorie estime qu’un enfant, tous les enfants, ne naît pas fille ou garçon mais neutre, qu’il/elle peut choisir son genre. Que pensez-vous ?
Suzette Sandoz – Beaucoup de personnes ne veulent retenir du christianisme que les périodes de l’inquisition, des croisades, les abus d’autorité des grandes confessions ou des sectes, les méfaits d’une catégorie de colonisation par la mission et ne veulent pas voir que tout le développement positif de l’Occident est lié intrinsèquement au christianisme (aide sociale sous forme d’hôpitaux, d’asiles, de lieux d’accueil, de création de fondation d’aide, le principe de l’égalité – en valeur et non en fait ! – de tous les humains, la notion de liberté toujours liée à celle de responsabilité et enfin le principe même de démocratie). La déchéance progressive de l’Occident est liée à la déchristianisation parce que, déchristianisé, l’être humain se croit infaillible (et, en un sens, de ce fait, immortel : amusant de constater le nombre de tyrans qui veulent exercer le pouvoir à vie !) donc se prend pour un dieu ce qui est à l’origine de la pire tyrannie.
La légalisation de la drogue est, qu’on en soit conscient ou non (il y a toujours beaucoup d’imbéciles utiles), liée à la recherche de pouvoir. La dépendance que crée la drogue place les personnes dépendantes dans le pouvoir de celui qui lui facilite l’accès à la drogue que cet accès soit interdit ou légal. La légalisation de la drogue est une manière d’exercer une emprise sur les « citoyens » consommateurs. Et comme toujours, il faut revêtir la démarche du « manteau du bien » (lutter contre la mauvaise qualité dangereuse pour la santé, contre la puissance de la pègre etc… mais jamais réellement contre la dépendance puisqu’une fois légalisée, la drogue rapporte !).
Quant à la théorie du genre, elle me dépasse complètement, mais elle est liée à cette prétendue lutte contre le pouvoir, in casu « des mâles », et de tout ce qui représente un pouvoir (argent etc..), plus souvent, il est vrai, détenu par des « mâles » que par des « femelles ». Pour être honnête, il faudrait aussi reconnaître pouvoir propre aux femmes, celui de séduction – dont elles (nous) peuvent (pouvons) faire usage à différentes fins (certaines parfaitement convenables !) – ; Il est indispensable – dans cette lutte contre le pouvoir des mâles et pour le pouvoir des femelles – de faire disparaître tout ce qui pouvait constituer la consécration du pouvoir propre à « un sexe » fût-il dit faible » et pour cela, supprimer les sexes, en parlant de genre : en effet, parler de « supprimer les sexes » aurait l’air de supprimer le « plaisir », né de la différence claire. Le genre n’implique pas le plaisir. Le genre est un terme purement technique réduisant les êtres humains à de simples rivaux pour le pouvoir.

Qu’est-ce qui motive l’idéologie woke, selon vous et pourquoi la gauche classique semble avoir abandonné les classes populaires ?
C’est toujours le même problème de pouvoir. Il faut punir les « blancs » qui ont exercé le pouvoir et pour punir, il faut « tuer », c’est-à-dire exploiter la haine. Quelle autre mesure quand on est déchristianisé ? Et la haine est merveilleusement contagieuse surtout quand on la masque sous une grimace de générosité : l’antiracisme. Du point de vue politique, on gagne beaucoup plus vite des suffrages en attisant la haine avec un sourire de « bon sauveur » qu’en cherchant démocratiquement à faire passer des valeurs. Comme la démocratie est un régime « lent », et pour cause, la recherche d’une entente démocratique est plus longue que la suppression violente d’une opposition.
Mais je ne mettrais pas toute la gauche dans le même sac, pas plus d’ailleurs que toute la droite. Les deux poursuivent souvent le même but mais par des moyens différents, à cause d’une conception différente du rôle de l’Etat et même parfois de la société.


Que pensez-vous de la “cancel culture”, c’est-à-dire effacer de l’histoire certaines personnalités. A Genève l’Université Carl Vogt a été débaptisée en septembre 2022, selon la Tribune de Genève. Qu’est-ce que cela nous dit de notre époque ?    
C’est toujours cette prétention à l’infaillibilité (voire à l’immortalité) et cette volonté d’être tout puissant. Celui qui peut « corriger » l’histoire est le maître du temps. Et pour le cacher – sciemment ou non, parce que les « suiveurs » ne pensent pas ! – il se revêt de la cuirasse du (de la) saint(e) nitouche (admirez la langue inclusive !). La cancel culture est donc une culture de la tripe et du sentimentalisme et non une culture de l’intelligence, de l’âme et de l’esprit. Elle est grosse de futurs tyrans et suiveurs, qui se pensent infaillibles, les deux espèces étant corrélatives l’une de l’autre.

Est-ce qu’on pourra encore dire Joyeux Noël ou seulement Joyeuses Fêtes ? Pourquoi a-t-on honte de nos traditions ? Il me semble que par exemple les Japonais sont fiers de leurs traditions et religion…
On ne pourra probablement plus dire Joyeux Noël dans l’espace public non parce que ce sera officiellement interdit mais par esprit de mouton, la secte de la laïcité qui se croit « tolérance » faisant des ravages dans la liberté et la joie de vivre !
En ce qui concerne les Japonais. Vous avez parfaitement raison. J’ai été frappée, lors d’un voyage au Japon, de la manière dont ils allient modernité technique et fidélité à leurs traditions y compris religieuses. Mais je dirais qu’il est nécessaire normalement que l’évolution puisse faire apparaître ce qui a été introduit de faux dans une religion quelle qu’elle soit, car il ne faut pas oublier que les fidèles de toute religion – y compris la religion chrétienne – comprennent la « doctrine » avec leur intelligence limitée et risquent toujours d’altérer le message originel, lequel n’est pas une « dictée » divine, mais un récit humain à partir de révélations. Comme le disait fort bien l’académicien Roger Caillois : « Il ne faut pas tirer argument contre la doctrine des faiblesses de ses fidèles ». Or c’est pourtant ce que les ennemis du christianisme s’acharnent à faire.

Quand est-ce que le CHUV parlera de personne enceinte et plus de femme enceinte ?
Dès que le puissant lobby LGBTQA+ l’aura exigé ! Ils se concentrent momentanément sur les WC (chacun regarde la lune qu’il peut !).

On voit que dans certaines régions de l’Occident, les conservateurs se portent assez bien, par exemple en Italie, Hongrie, Suède ou même en France. Aux Etats-Unis et au Brésil les conservateurs représentent environ 50% des électeurs, parfois ils gagnent, parfois ils perdent. Est-ce que vous pensez qu’en Suisse le conservatisme pourrait croître davantage ? Pensez-vous que cela soit positif pour la Suisse ?
Il est toujours positif d’oser dire « le roi est nu ». Mais il ne faut pas traiter de « conservateur » ceux qui osent le faire au nom de valeurs. Ce sont eux les « progressistes », car seules les valeurs fondamentales ont fait progresser l’humanité. Comme ces valeurs sont en voie de disparition, sont progressistes ceux qui osent les (re)mettre à l’honneur. Il est impératif de refuser l’appellation de « conservateurs » pour ces progressistes-là.
En revanche, certains « conservateurs » ne sont pas plus attrayants que les « progressistes ». Ce sont ceux qui ne pensent qu’économie et pouvoir économique. Les destructeurs systématiques des valeurs morales et chrétiennes au nom de la lutte contre le capitalisme (= « progressistes ») sont aussi néfastes que ceux qui croient protéger ces valeurs en ne pensant que « économie capitaliste » (= « conservateurs »). Je souhaite que la Suisse ait de plus en plus de « progressistes » au sens de défenseurs de valeurs, mais surtout pas par une moralisation de la société, car la moralisation à laquelle on assiste depuis quelques années, notamment avec les verts, n’est qu’un vernis couvrant la perte de toute reconnaissance d’une transcendance. Plus l’homme se prend pour un dieu plus il devient moralisateur. Et l’écologie politique est malheureusement la déification de la nature servie par des êtres humains devenus infaillibles. Cette religion s’est substituée au christianisme mal prêché et mal vécu.

Pourquoi les journalistes n’arrivent-ils pas à comprendre les conservateurs (qu’ils qualifient selon moi souvent à tort d’extrême droite, même Le Monde commence à être critique sur ce sujet), est-ce qu’ils manquent de culture religieuse chrétienne, de traditions, de lecture des grands auteurs comme Nietzche ?
Il y a encore des journalistes qui échappent à cette tentation facile, mais les journalistes ne sont ni meilleurs ni pires que leurs lecteurs/auditeurs : ils sont, eux aussi, faibles, désireux de plaire à la majorité (il faut bien gagner sa croûte), formés par des écoles où la majorité des enseignants sont déchristianisés, où la formation humaniste est remplacée par une fausse culture « scientifique », c’est-à-dire sans développement de l’esprit critique, et numérique, c’est-à-dire axée sur la « dopamine » pour la recherche du plaisir animal. C’est vraiment la formation scolaire qui est, depuis une cinquantaine d’années, devenue la source la plus inquiétante de la dégénérescence sociale. Il faut évidemment y ajouter la destruction de la famille, liée malheureusement à une « émancipation » mal comprise de la femme, à la « dégenrisation » et au développement, par la numérisation, d’une société sans dieu, du virtuel, donc du faux, du narcissisme et du plaisir animal. Le problème, c’est que la pandémie a accrû l’importance de la numérisation de manière inquiétante.

Parlons maintenant un peu de votre blog du Temps, pourquoi avoir choisi comme titre “Le grain de sable” ?
Parce que le grain de sable empêche une machine de “ronronner”.

Vous recevez beaucoup d’éloges mais aussi des critiques, et en général vous laissez les critiques. Vous l’êtes l’une des rares personnes à les accepter, peut-être beaucoup de gens peuvent apprendre de cette forme d’humilité et de respect à ceux qui ne pensent pas comme vous. D’où avez-vous ce calme ?
Il est plus facile d’être « calme » par écrit que par oral en face d’un contradicteur qui vous insulterait. Mais, comme chacun sait, il faut également moins de courage pour insulter par écrit et sous couvert d’anonymat que face à quelqu’un. C’est ma première réponse. Mais j’en ai encore deux.
Je considère comme intéressant, socialement parlant, qu’un blog puisse être le reflet – grâce aux commentaires – de la société de son époque et je rêve que les commentaires de mon blog puissent une fois faire l’objet d’une thèse de sociologie. Bon ! il manquerait naturellement les commentaires insultant d’autres commentateurs ou appelant au meurtre, commentaires que je censure, comme d’ailleurs ceux qui sont totalement hors sujet. Dans ce dernier cas, j’utilise l’adresse informatique qui m’est communiquée avec les commentaires à valider pour interpeller l’auteur, lui signaler que son commentaire est hors sujet et devrait plutôt être déplacé vers tel autre article de mon blog. Si l’adresse que j’ai reçue m’est refusée parce qu’inexistante (= fausse !), ou si je ne reçois pas de réponse, alors je détruis le commentaire car je ne veux pas donner la parole à « rien ».
Enfin, 3e réponse, double : d’une part, je considère que l’insulte ne déshonore que celui qui la profère et non celui à qui elle s’adresse, donc chacun est libre de se déshonorer s’il le souhaite. D’autre part, ma mère et mon père avaient, chacun, sa manière d’être au-dessus des insultes. Ma mère disait : « Fiche-toi de ça et vois grand », mon père, officier de carrière, avait un langage plus « direct » et disait : « Le pipi des petits chiens n’atteint pas le marbre des statues ». Ces deux phrases me sont un bouclier précieux.

Je vais vous apprendre une chose, si dans Google on écrit : “blog Le Temps…”, votre nom apparaît en premier, preuve que vous êtes le blog le plus recherché du principal journal de qualité en Suisse romande. Comment expliquez-vous un tel succès ? Est-ce peut-être parce que Le Temps est sur une ligne plutôt libérale, et vous êtes plus sur une ligne de droite “conservatrice” (dans une définition française et pas anglo-saxonne) ?
Je n’en ai aucune idée, car je ne vais jamais sur blog du Temps ou peut-être est-ce (horresco referens) parce que je suis une femme et que c’est bon pour leur quota. Quant au nombre élevé de commentaires, il n’est sans doute dû qu’au fait que les gens aiment lire leurs publications, que je les laisse se répondre parce que cela donne parfois des textes fort intéressants et que je les mets tous sous réserve des exceptions que je vous ai mentionnées dans ma précédente réponse.

Revenons sur notre civilisation actuelle, d’un autre côté, la gauche a et surtout a eu des idées très positives pour la société comme l’AVS ou l’AI. Êtes-vous d’accord pour dire que le problème est actuellement davantage sur la gauche moraliste (woke) que la gauche plus traditionnelle ? Le journal Le Temps rapportait à la fin octobre des tensions à ce sujet dans le parti Socialiste genevois…
Je dirai d’abord que ce sont souvent les grandes familles entrepreneuriales libérales et chrétiennes catholiques ou protestantes qui ont eu l’idée d’assurer une protection financière à leurs employés (voir Burrus à Boncourt ou d’autres entreprises familiales dans les cantons de Vaud et Genève entre autres). Mais pour ces personnes, ces mesures étaient la manifestation d’une responsabilité personnelle envers autrui et non une mesure étatique, neutre et souvent autoritaire, avec surveillance et réglementation. La particularité des assurances sociales – dont je ne dénigre pas du tout l’intérêt ni le bienfondé – c’est qu’elles sont toujours d’expression d’une déresponsabilisation des personnes. Mais je reconnais que le système de l’assurance généralisée tient mieux compte du fait que l’être humain n’est pas naturellement bon.
En ce qui concerne l’affaire du Parti socialiste genevois, elle prouve que « le moralisme » est plus à la mode que jamais. Il a souvent pollué le christianisme et assure toujours une forme de pouvoir. Il est actuellement récupéré par toute formation politique en mal de pouvoir. Il a l’avantage de s’adresser aux sentiments en supprimant la réflexion. Est-il plutôt de gauche que de droite ? Peut-être bien car la droite est souvent plus réaliste, mais la gauche n’a pas non plus le monopole du cœur.

Pourquoi est-ce qu’en Suisse romande il n’y a pas un grand journal conservateur ou une télévision, comme le Wall Street Journal ou Fox News aux Etats-Unis (propriétés en grande partie de la puissante famille catholique Murdoch) ? Pensez-vous qu’il y aurait un marché ?
Non il n’y aurait pas de marché. Et si un grand mécène le finançait, le risque d’unilatéralisme existerait, surtout de nos jours où le numérique veut l’uniformisation et a rendu la publicité si intéressante financièrement grâce à la collecte des données. Le vrai problème c’est d’avoir un journal annonçant honnêtement sa couleur et, de ce fait, osant donner la parole librement à des contradicteurs. Il faut être très sûr de soi pour accepter la contradiction en son sein.

Certains intellectuels qu’on peut qualifier de conservateurs, je crois comme Dr Jordan Peterson (et leurs alliés), travaillent sur l’idée que sur certains aspects la gauche morale (woke) n’a pas forcément tort, mais qu’ils vont beaucoup trop vite dans leur loi et leur agenda (pour utiliser un terme anglo-saxon). Les changements peuvent se faire mais pas trop rapidement. Prenons l’exemple de l’écologie, que pensez-vous ? Beaucoup de gens culpabilisent un peu de tout, d’aller en voiture, en avion, en croisière. Cela devient stressant...
La culpabilisation est un mal très sournois. Elle est entretenue contre les Chrétiens et d’une manière générale contre l’Europe occidentale depuis la fin de la 2e guerre mondiale, comme si les horreurs de cette dernière n’avaient existé qu’en Europe occidentale et n’avaient jamais été commises par aucun autre peuple ni aucun autre pays. Comme si aucun autre continent n’avait pratiqué l’esclavage, ou la colonisation, ou le génocide. On oublie en général de mentionner les horreurs du communisme et simplement l’histoire, celle que le wokisme veut effacer pour mieux la condamner. La culpabilisation est aussi une manière d’exercer un pouvoir. Celui qui se laisse culpabiliser n’est pas libre.
Il ne faut se laisser culpabiliser sous aucun prétexte. En revanche, il est important de reconnaître des erreurs, de réveiller efficacement l’esprit critique pour que l’on se demande ce qui doit et peut être modifié dans la manière de vivre afin de mieux respecter autrui, la nature et l’environnement dont nous ne sommes pas les maîtres absolus mais qui ne sont pas non plus nos tuteurs, ce que les écologistes durs semblent ignorer. Le problème de la « gauche morale », c’est qu’elle veut changer l’être humain et le « domestiquer » en lui imposant son code de morale à elle. Or ce n’est pas l’être humain qui peut changer l’être humain. Cette idée fausse est à l’origine de toutes les exactions religieuses parce que l’homme se prend alors pour un dieu. Il ne faut jamais se laisser culpabiliser mais au contraire se demander comment faire mieux en respectant d’abord autrui autant que soi-même. On ne peut pas améliorer l’être humain par la force mais on peut s’améliorer soi-même. A vrai dire, je crois que c’est là la force du christianisme. Le chrétien n’est pas culpabilisé, il est pardonné, mais il doit toujours entendre « va et ne pèche plus », ce qui le motive à essayer de faire mieux, en travaillant sur lui-même. Cette motivation devrait lui conférer une énergie et une liberté d’esprit totales pour chercher à faire mieux. L’ennui, c’est que cela le rend libre ce qui n’est pas ce que recherchent les culpabilisateurs. Je pense que les « intellectuels conservateurs » que vous mentionnez sont déjà atteints par le mal sournois de la culpabilisation. Comme disait Auguste dans Cinna de Corneille : « je suis maître de moi comme de l’univers ». On ne peut exercer de maîtrise que sur soi-même, mais pour que cette conviction soit utile au progrès et à la liberté, encore doit-elle être vécue et transmise. Et je vous avoue que j’ai le sentiment que nous avons failli, dans l’Occident chrétien, chacun à sa place. Comment reprendre la route ? Rien n’est jamais désespéré. Mais l’espérance est une vertu théologale.


Le 30 octobre 2022 (V.1.1 de l’interview, corrections mineures par rapport à la première publication). Merci à Madame Suzette Sandoz pour cette interview. Elle a été réalisée par e-mail en octobre 2022 par Xavier Gruffat et Suzette Sandoz. Crédit photo : Philippe Christin – RTS (divulgation).



Observação da redação: este artigo foi modificado em 13.03.2023

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