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Sans surprise, le centriste Martin Pfister reprend la Défense

BERNEElu mercredi au Conseil fédéral, le Zougois Martin Pfister dirigera le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) dès le 1er avril. Le Conseil fédéral s’est réparti vendredi les dicastères.

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Le centriste voulait ce département, a-t-il dit après son élection mercredi. Il devra rapidement faire ses preuves et remettre sur les rails un département en crise. Il devra notamment trouver un nouveau chef pour l’armée et un nouveau chef du renseignement.

Il aura également pour tâche de remettre de l’ordre dans l’entreprise d’armement Ruag. Celle-ci a été une nouvelle fois épinglée par le Contrôle fédéral des finances pour soupçon de fraude, et un manque de pilotage et de gestion.

Sans surprise, le centriste Martin Pfister reprend la Défense

Statu quo

Les six autres conseillers fédéraux restent dans leur fonction. Le doyen du gouvernement, Guy Parmelin (UDC), reste ministre de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Beat Jans assure la suppléance du département.

Le Tessinois, Ignazio Cassis, continuera à diriger les affaires étrangères, avec la socialiste Elisabeth Baume-Schneider comme suppléante. Le ministre PLR n’a encore jamais dû affronter le peuple en votation populaire.

Deuxième année pour Beat Jans

La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter (PLR), tiendra les cordons de la bourse. Comme précédemment, la suppléance du Département fédéral des finances est assumée par Albert Rösti (UDC).

Celui-ci garde les dossiers de l’énergie, de l’environnement et des transports (DETEC), avec le nouvel élu comme ailier. La Jurassienne, Elisabeth Baume-Schneider, continuera à diriger le Département fédéral de l’intérieur (DFI). Elle sera secondée par Ignazio Cassis.

Et Beat Jans entame sa deuxième année à la tête du Département fédéral de justice et police (DFJP). Son suppléant est le ministre vaudois.

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Le 14 mars 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

ESSAI – Les 3 blocs chrétiens et post-chrétiens du monde : Etats-Unis, Russie et Europe

Dans un monde qui change de paradigme en géopolitique avec ses sphères d’influence suite à l’arrivée de Trump (II) au pouvoir en janvier 2025, pourquoi ne pas avoir une lecture plus théologique en terme de cosmovision. On peut imaginer que la Russie essaie de plus en plus de développer une doctrine orthodoxe et clairement conservatrice sur les valeurs. Les Etats-Unis eux veulent remettre du calvinisme pur (protestantisme) et lutter frontalement face au wokisme et l’Europe cherche un chemin plus libéral, social, certains diront démocratique et athée. Bref, 3 visions du monde et donc 3 blocs s’affrontent dans le nord. Le sud “global” comme la Chine, l’Inde, le Brésil – qui suit une doctrine de non alignement en diplomatie – et les pays musulmans (y compris la Turquie) rigolent probablement de ces divisions du nord et ont déjà des envies de pouvoir, au moins régional.

Russie

Sans rentrer dans trop de détail, il est évident que le rôle de l’orthodoxie est important en Russie, de nouveau pourrait-on dire. On sent une vision moins démocratique mais plus liée aux traditions et aux valeurs familiales, typique de l’orthodoxie. Il semble évident que pour Poutine la fin justifie presque tous les moyens (meurtres ciblés, guerre en Ukraine) pour arriver à sa Weltanschau conservatrice. Un des problèmes de l’Europe et des Etats-Unis est son incapacité à comprendre l’orthodoxie, qui a été détruite intellectuellement bien sûr par l’église catholique qui ne voulait en aucun cas que sa grande rivale de l’est puisse prendre le pouvoir à l’ouest. On ignore presque tout de l’orthodoxie. Cela signifie selon mes sources que l’orthodoxie et donc le christianisme est resté bien plus fort dans certains pays comme la Russie qu’en France ou en Espagne – pays catholiques – par exemple. La haute hiérarchie orthodoxe est très proche du pouvoir politique et cela ne pose aucun problème, l’idée même de laïcité est probablement farfelue dans beaucoup de pays de l’est. Pour parler du “4ème pouvoir”, les médias russes sont principalement au service de Poutine. Il est évident qu’il manque un contre-pouvoir et une liberté d’expression dans le plus grand pays du monde en terme de superficie. Notons que l’Ukraine, plus occidentalisée mais aussi en majorité orthodoxe, semble pour le moment préférer les valeurs européennes progressistes et démocratiques au conservatisme russe. Le rôle en soft-power – réseaux sociaux, Hollywood, médias – des Etats-Unis (avant Trump II) y est aussi pour quelque chose.

Etats-Unis

Aux Etats-Unis, le wokisme développé surtout par les Démocrates (Obama, Biden) et les grandes universités américaines (ex. Harvard, Yale, Stanford, Berkeley) a fait tant de dégâts comme Romanvie.ch en a parlé, qu’il y a désormais une volonté de revanche du parti Républicain de fixer un cap très à droite et conservateur sur de nombreux thèmes. On sent une sorte de “calvinisme sous stéroïde” en remettant le capitalisme et le christianisme au centre du jeu et en misant tout sur l’ “American Dream”, avec bien sûr un peu de protectionnisme (qui varie chaque jour ou mois comme avec le Mexique ou le Canada). Elon Musk veut détruire ou “disrupter” en grande partie l’état fédéral qu’il accuse de wokisme et d’un manque de productivité. La doctrine libertarienne chère à la Silicon Valley est ici marquée et mise en avant. Des médias comme Fox News sont une machine de guerre pour détruire le wokisme et s’avèrent absolument nécessaire pour le l’administration Trump, comme le sont ou l’ont été d’ailleurs CNN ou le New York Times pour construire le wokisme. N’oublions donc pas que l’Amérique est un pays très divisé, même si une légère majorité conservatrice émerge actuellement dans le plus grand pays protestant du monde. Le conservatisme est clairement moins massif qu’en Russie, sur 350 millions d’habitants environ 100 millions d’Américains disent ne plus croire dans le Dieu de la Bible. Mais bizarrement, alors que pour beaucoup de commentateurs le parti Rébublicain n’allait plus gagner il a remporté le vote populaire en novembre 2024, bref les pronostics d’un pays toujours plus progressiste et de gauche étaient faux.

Europe

“Dieu est mort” affirmait le génial (et anti-chrétien) Nietzsche, il posait un diagnostic précis et prophétique. L’Europe, donc toujours plus déchristianisée et passionnée par les philosophes post-modernes du 6ème arrondissement parisien (Bourdieux, Derrida…), ne veut plus rivaliser avec les Américains et les Russes sur le terrain des valeurs et choisit un camp forcément plus franc-maçon (théories du siècle des Lumières), libéral et athée. La laïcité a plus ou moins gagné par chaos sur le Vieux Continent. Autant les pays catholiques que protestants ont chassé la religion chrétienne du débat public, la Grèce orthodoxe selon mes informations est un peu différente mais ce n’est qu’un petit pays européen. La démocratie et l’écologie sont devenues comme des dogmes intouchables en Europe qui justifient aussi tous les moyens. Le Vieux Continent identifie donc désormais les Etats-Unis (de Trump) et la Russie comme deux ennemis surtout sur le terrain intellectuel et du soft power. A part quelques exceptions, tous les médias privés et surtout publiques en Europe sont de gauche et progressistes. Chaque jour il faut donc un article ou un sujet (TV) hystériquement anti-Trump ou anti-Poutine, sans nuance et synthèse hégélienne.

On peut clairement dire que ces 3 blocs sont en rupture totale, même si sur certains points les sociétés américaines et russes sont peut-être plus proches. Bien sûr vous aurez toujours des progressistes aux Etats-Unis et Russie et des conservateurs en Europe. Mais le pouvoir est conservateur en Russie et aux Etats-Unis et progressiste en Europe.

Le 19 mars 2025. Par Xavier Gruffat. V.1.3 de l’article.

Suisse : le taux de chômage grimpe à 3,0% en janvier

ZURICHLa situation du marché suisse de l’emploi s’est dégradée au cours du premier mois de l’année. Le taux de chômage a grimpé à 3,0% en janvier, augmentant de 0,2 point de pourcentage par rapport à décembre.

Suisse : le taux de chômage grimpe à 3,0% en janvier

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Au cours du mois sous revue, le nombre de chômeurs a augmenté de 5480 personnes (+4,2%) en glissement mensuel pour atteindre 135’773 personnes, selon les chiffres du Seco publiés jeudi. Par rapport au même mois de 2024, le chômage a augmenté de 22’598 personnes (+20,0%).

Corrigé des variations saisonnières, le nombre de chômeurs a augmenté de 331 personnes sur un mois, touchant 122’391 personnes quand le taux de chômage s’est maintenu à 2,7% en janvier.

Le taux de chômage des jeunes a augmenté de 0,1 point de pourcentage par rapport au mois précédent, pour atteindre 2,8% et celui des seniors a stagné à 2,6%. Sur un an, le nombre de jeunes chômeurs a progressé de 2009 personnes, soit un bond de 19% et celui des seniors de 5413 personnes, soit une hausse de 17,0%.

En janvier, 212’803 demandeurs d’emploi étaient recensés, soit 3779 personnes de plus qu’en décembre (+1,8%). Sur un an, l’envolée frôle 17% à 30’550 personnes supplémentaires.

Le nombre de personnes ayant épuisé leurs droits aux indemnités de chômage au cours du mois de novembre 2024 s’élevait à 2626 personnes. Cela représente 16 personnes de plus (+0,6%) qu’en octobre dernier.

Le nombre de postes vacants corrigé des variations saisonnières a augmenté de 6054 (+15,9%) par rapport au mois précédent, à 44’198 postes.

Selon les données connues à fin janvier, la réduction de l’horaire de travail a touché 8217 personnes en novembre, soit 27% de moins qu’en octobre. Le nombre de secteurs d’exploitation a diminué de 16% pour atteindre 459.

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Le 6 février 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

Comment définir le conservatisme en politique ? – Avec des idées de Roger Scruton

Sur Romanvie.ch nous allons dans cet article essayer de définir le conservatisme ainsi que le néo-conservatisme, en fonction de notre vision du monde (worldview en anglais ou le fameux Weltanschau en allemand) ou cosmovision. La première chose est que pour nous le conservatisme est un concept plutôt positif et la deuxième chose est que la définition peut évoluer avec le temps mais si possible relativement peu. Il faut aussi distinguer des différences entre le conservatisme dans une définition anglaise (américaine, britannique) par rapport à une définition plus européenne continentale (France surtout, voire en Italie). En français, le terme conservatisme a souvent une connotation négative, c’est moins le cas en anglais. 

En opposition au progressisme
Le conservatisme s’oppose au progressisme – aux Etats-Unis appelé aussi libéralisme (mais attention en Suisse le libéralisme est plus proche de la droite que de la gauche), comme la droite s’oppose à la gauche. Souvent le conservatisme et la droite sont liés comme c’est le cas aux États-Unis avec le parti Républicain, au Royaume-Uni avec justement le parti conservateur ou en Italie avec actuellement la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni. Mais en Suisse le parti de droite PLR a plutôt tendance à se définir comme un parti progressiste, même si au fond il est plutôt un parti conservateur en tout cas sur l’économie. Le Centre se présente surtout comme un parti du centre ou de centre-gauche mais conservateur, ou légèrement conservateur, avoir abandonné le terme chrétien du terme n’est pas très glorieux (avant appelé PDC). Cela dit, certains journalistes notamment de Forum (émission phare de la RTS) qualifient les politiciens du Centre de politicien de droite. En France le conservatisme peut dans un sens être incarné par le Rassemblement National (RN).
Il est toutefois rare de voir une vraie gauche ou extrême gauche conservatrice.
A la Cours suprême américaine, on voit souvent un conflit clair entre les 9 juges progressistes et conservateurs.

Quelques définitions possibles du conservatisme 
– Un mouvement politique qui valorise les traditions comme des institutions différentes des seuls pouvoirs politiques comme la monarchie, l’armée ou les églises. Il y a aussi une vraie allergie au communisme (marxisme notamment).
– Un mouvement politique qui valorise le passé. Les choses sont comme cela pour de bonnes raisons, même si ces raisons sont oubliées ou dures à discerner.
Remarque : l’intellectuel G.K. Chesterton écrivait en 1908 dans son livre Orthodoxy de façon critique que le conservatisme était la “démocratie des morts”.
– Un mouvement politique capable de dire stop au moment où personne n’a envie d’ “arrêter la machine”.
– Un conservateur n’idéalise pas le passé (comme le fait un réactionnaire) et n’idéalise pas le futur (comme un communiste).

Qui sont les intellectuels conservateurs ?
Récemment on peut citer notamment l’Anglais Roger Scruton (1944-2020). Dans l’un de ses livres sur le conservatisme (A Political Philosophy : Arguments for Conservatism) paru en 2006, il fait référence à de nombreux penseurs conservateurs, notamment anglais, américains, allemands ou français. Le penseur probablement le plus important est le Britannique (Irlandais pour être précis) Edmund Burke avec son livre “Reflections on the Revolution in France“, considéré comme le texte fondateur du conservatisme moderne, comme l’écrivait The Economist en septembre 2020. M. Burke rejetait le culte au progressisme, pensé notamment par les Illuministes, un courant de pensée philosophique et religieux qui se développe au XVIII e siècle en Europe et qui se fonde sur l’idée d’illumination (ex. Voltaire). Pour lui la Constitution d’un pays ne pouvait pas se fonder d’idées inédites comme c’était le cas en France. Mais un ensemble de lois doit se baser sur une tradition, c’est-à-dire une expérience accumulée pendant des siècles. L’idée est de “conserver” les meilleures idées produits par une société. M. Burke était favorable à la liberté de commercer, à la propriété privée et au droit d’héritage.
Un autre intellectuel conservateur de la fin du 20ème siècle est l’Américain Allan Bloom qui a publié en 1987 un livre très influent : The Closing of the American Mind (voir un résumé sur YouTube en anglais de ce livre).
Parmi les intellectuels vivants, le Canadien Dr. Jordan B. Peterson est probablement le plus célèbre en 2024.

Le “reactionary nationalism”, est-ce du conservatisme ?
Le “reactionary nationalism” (nationalisme réactionnaire) qui défend pour simplifier la souveraineté nationale et se rapproche d’une forme de racisme (certains pensent au RN, d’autres non) ou en tout cas de préférence nationale n’est pas véritablement du conservatisme ou en tout cas pas forcément. Pour le magazine The Economist du 6 juillet 2019, le “reactionary nationalism” est une menace au conservatisme, en tout cas le classique (un conservatisme plus de classe sociale avec des valeurs fortes comme la religion chrétienne ou l’armée).
En français, le terme réactionnaire signifie aussi une envie de retour à la monarchie, celle d’avant la Révolution. C’est-à-dire une envie de détruire la démocratie. En France, le mouvement réactionnaire a été conceptualisé et rêvé au 19ème siècle par le philosophe Joseph de Maistre qui voulait notamment que le chef suprême soit le Pape et instaurer de facto une théocratie.
Le terme réactionnaire, en tout cas en français, est presque toujours une insulte et il est associé au radicalisme (dans le sens d’extrémisme).

Quels sont les grands médias conservateurs ?
De loin, le média ou journal conservateur sérieux le plus influent au monde est le Wall Street Journal, basé à New York. Le magazine anglais de référence mondiale The Economist peut aussi parfois être considéré comme un journal conservateur, en tout cas libéral dans une définition française.
Fox News est le média conservateur le plus influent au monde mais il est moins sérieux ou objectif que le WSJ. Pour certains comme The Economist, Fox News serait plus du pseudo-conservatisme en étant plus du “reactionary nationalism” (lire paragraphe ci-dessus). En France, Le Figaro est le journal conservateur le plus important et influent, cela reste toutefois un conservatisme plus léger que le WSJ ou surtout Fox News. En Suisse romande, il n’existe aucun média de référence classé conservateur, sauf des blogs ou très petits médias. La famille qui possède en grande partie ces médias, Murdoch, possède des médias conservateurs également au Royaume-Uni (ex. The Sun) et en Australie.

Est-ce qu’il y a des think tanks conservateurs ?
On peut citer à Washington DC le think tank Ethics & Public Policy Centre.

Le conservatisme est-il tendance en 2024 ?
Oui (et non). Oui, on l’a vu avec les élections européennes en juin 2024. L’Australie a renouvelé mi-mai 2019 un gouvernement conservateur, appuyé par les médias de la famille Murdoch, mais en 2022 ce leader australien n’était plus au pouvoir. En Italie, il y a actuellement un gouvernement conservateur (Meloni). Mais non, car par exemple les États-Unis n’ont plus de gouvernement conservateur même si Donald Trump pourrait gagner en novembre 2024. Le Brésil a abandonné en 2022 un gouvernement conservateur (Bolsonaro).
Bien sûr, de nombreuses personnes s’opposent au conservatisme, notamment les socialistes et de plus en plus les écologistes.

Est-ce que le conservatisme peut mener au nazisme ou fascisme ?
Oui, c’est évident et inutile de le nier. Tout comme la gauche peut devenir communiste (marxiste). C’est pourquoi le conservatisme doit être cadré et étudié comme le fait ce site. Par exemple un média conservateur (ou parti politique) qui se respecte pourra être contre le mariage homosexuel mais si on se réfère aux valeurs du christianisme (comme Romanvie.ch) il est hors de question d’avoir de la violence, même verbale, contre la communauté homosexuelle. Il est donc important de poser des limites. À l’inverse si un média conservateur est contre le droit à l’avortement (IVG) il doit être respecté de la part des médias progressistes ou libéraux, ce qui n’est souvent pas le cas en tout cas en France ou Suisse romande.

Les évangéliques sont-ils responsables en Occident du retour du conservatisme ?
Probablement oui, mais c’est plus complexe qu’une simple relation causale, cela dépend aussi des pays. Le conservatisme en Occident rassemble beaucoup de chrétiens, mais pas seulement.
Par exemple au Brésil au premier tour de l’élection présidentielle en 2018 environ 46% ont voté pour le candidat conservateur Bolsonaro, or il y a entre 30 et 35% d’évangéliques au Brésil. Cela signifie qu’une partie importante des catholiques ou athées ont voté pour le candidat conservateur. Aux États-Unis aussi, même si 80% des évangéliques qui ont voté en 2016 ont donné leur vote à Trump mais avec 25% d’évangéliques aux États-Unis ce n’est pas suffisant pour avoir une majorité même de Grands Électeurs. Cela signifie notamment que des catholiques, des athées et voire des protestants dits historiques ont apporté leur vote à Trump. On peut toutefois dire que sans les évangéliques, en tout cas sur le continent américain, ce mouvement ne pourrait probablement jamais atteindre des majorités.

Est-ce que les conservateurs sont moins bien formés que les libéraux/progressistes ?
La réponse est probablement oui mais les choses peuvent être plus complexes. Par exemple en Suisse (UDC) ou aux États-Unis (Républicains) l’électorat conservateur est probablement moins formé (ex. diplômés de l’université) et représente surtout la classe moyenne et la classe populaire.

Est-ce que les conservateurs sont moins ouverts que les libéraux/progressistes ?
Les psychologues politiques font remarquer que les libéraux sont en général plus ouverts que les conservateurs pour de nouvelles expériences comme la nourriture ou un voyage à l’étranger, comme le relevait le magazine anglais The Economist dans son édition du 8 juillet 2019.

Quels sont les grands thèmes des conservateurs ?
– La responsabilité ou devoir, c’est probablement le thème le plus important dans le conservatisme. On a des droits mais aussi des responsabilités. Par exemple j’ai le droit de toucher des indemnités chômage, mais j’ai le devoir de travailler si j’en ai la capacité.
– La famille, si possible formée par un papa et une maman avec une sexualité si possible plutôt contrôlée (pas de promiscuité). Pas de GPA légalisée. Mais on a aussi des gays ou lesbiennes conservateurs, donc ce point est moins important en 2024. Un concept important dans le conservatisme est la notion de hiérarchie, que cela soit au niveau familial, régional, cantonal ou national à travers diverses institutions.
– Une immigration contrôlée notamment par rapport aux immigrants non chrétiens.
– Des frontières clairement identifiées. Le conservateur a besoin de repères, mettre les choses dans des boîtes (pour résumer). L’ordre est un concept fondamental.
– Des minorités qui n’imposent pas à la majorité leurs visions du monde. Par exemple les vegans n’ont pas à imposer leur alimentation à toute l’humanité, si une personne veut manger de la viande elle peut. On revient à la notion de droits et libertés. Forte critique de la doctrine woke.
– Un état faible, des impôts le moins élevés possible. Les conservateurs ont une certaine méfiance avec un état trop centralisé (ex. Berne, Washington) et préfère le pouvoir au niveau régional (cantons, états, province).
– Une liberté religieuse totale (en lien avec le 2ème Amendement de la Constitution américaine, Constitution suisse).
– Une politique restrictive sur la drogue (pas de libéralisation des drogues).
– Une interdiction ou forte restriction de l’avortement (IVG).
– Forte responsabilité personnelle. Dans ce cas il s’agit d’un point commun avec le libéralisme.
– L’influence du christianisme, il peut être protestant, évangélique, catholique ou orthodoxe en fonction de la sensibilité de chacun. Fox News ou The Wall Street Journal dans leurs éditoriaux ont par exemple une sensibilité principalement évangélique/protestante et parfois catholique ou juive (orthodoxe modéré).
– Opposition au suicide assisté comme EXIT en Suisse.
– Peu d’intérêt pour les thèmes LGBTQUIA+. Critique des théories de genre (ex. contre écriture inclusive). Forte critique de la doctrine woke.
– Une école qui enseigne des valeurs, notamment du conservatisme.
– Ne pas critiquer des sports comme populaire comme le football, qui incorporent aussi de vraies valeurs (victoire, travail) comme on peut l’observer par exemple lors de la Coupe du Monde de football.

Libéralisme
Si on parle du libéralisme ou progressisme, d’où viennent les intellectuels ?
Il est plus ou moins évident que beaucoup d’intellectuels libéraux ou progressistes sont juifs vivant notamment sur la côte est américaine voire au Royaume-Uni, en France ou Israël, comme par exemple Chomsky ou Steven Pinker de l’université d’Harvard. En France BHL est un important penseur libéral. Ils sont bien sûr des juifs libéraux et pas des juifs orthodoxes ou conservateurs. Les juifs conservateurs sont en général et par définition plus alignés avec les chrétiens conservateurs.
Harari est aussi un grand intellectuel israélien qui vend des centaines de milliers de livres à travers le monde pour soutenir ses thèses libérales : athéisme, progrès de l’humanité, écologie.
Remarque importante : comme évangélique conservateur, je n’ai rien d’antisémite, au contraire. Ici je cite seulement des faits.

Qu’est-ce que le néo-conservatisme ?
Il s’agit simplement d’un mélange entre le libéralisme économique et le conservatisme sociétal (thèmes de la famille, lire ci-dessus). Les Républicains américains sont souvent des néo-conservateurs (les fameux neocons – pas très joli en français bien sûr). Il semble qu’en France, le programme d’Eric Zemmour soit proche du néo-conservatisme.

Mots-clés du conservatisme (idée de Xavier Gruffat, citer la source en cas d’utilisation) : 
Responsabilité, hiérarchie, ordre, devoirs, famille, communauté, foi, structure, christianisme, tradition, armée, service.

Article mis à jour le 19.06.2024. Par Xavier Gruffat. Sources : The Economist, The Wall Street Journal, livres sur le conservatisme, chaîne YouTube de l’historien et intellectuel brésilien Leonardo Karnal, magazine brésilien Superinteressante (édition de septembre 2022).

Cette page sur notre média brésilien: Como definir o conservadorismo na política? – Com ideias de Roger Scruton

L’hypothèse de Dieu – critique sérieuse de l’évolution (intelligent design)

De plus en plus d’intellectuels sérieux à travers le monde, souvent diplômé des prestigieuses universités anglo-saxonnes comme Oxford, Cambridge ou Harvard remettent en cause certains éléments de l’évolution darwinienne et pensent que Dieu ou un grand architecte a créé le monde. Le célèbre journaliste britannique Piers Morgan a interrogé en 2024 le scientifique et philosophe américain Stephen Meyer, diplômé entre autres de la très prestigieuse université anglaise de Cambridge. M. Meyer est ouvertement croyant. Il a publié un livre en 2021 appelé : Return of the God Hypothesis: Three Scientific Discoveries That Reveal the Mind Behind the Universe, en français : Le retour de l’hypothèse de Dieu : Trois découvertes scientifiques qui révèlent l’esprit derrière l’univers. M. Meyer est une voix critique des scientifiques matérialistes. Il est un adepte du mouvement qualifié de design intelligent (intelligent design en anglais). Cette théorie cherche à résoudre l’équation posée par le philosophe grec Aristote sur la première cause non causée. Pour le design intelligent, cela ne peut être qu’un Dieu éternel et pas l’univers (éternel) comme Aristote le pensait ou le néant (nihilisme) des athées.

Romanvie.ch vous résume les principaux points à retenir de cette vidéo en anglais :
– En 2016, une conférence à Londres tenue par la Royal Society a tenu un séminaire de scientifiques qui n’étaient pas satisfaits des théories sur l’évolution de Darwin et des néo-darwinistes. Il y a clairement un peu d’eau dans le gaz… Le problème est qu’on ne sait pas expliquer l’apparition de la vie sur la terre (première cellule). Par exemple au niveau de fossiles qu’on dispose, on voit l’apparition dans l’histoire d’animaux comme les oiseaux de façon subite, sans une apparition darwinienne évolutive. Toutefois, M. Meyer reconnaît que des micro-évolutions peuvent et ont existé.

– Dans son livre (Return of the God Hypothesis: Three Scientific Discoveries That Reveal the Mind Behind the Universe), il avance justement 3 découvertes scientifiques qui révèlent l’existence de Dieu.
La première est le Big Bang, car il faut un Dieu pour créer cet univers (ndlr. résoudre l’équation ou le problème d’Aristote sur la première cause non causée). Le problème des athées est qu’ils n’arrivent pas expliquer ce qu’il y avait avant le Big Bang. Un monde créé ex nihilo ou avec une singularité (jargon scientifique) doit donc nécessiter un Dieu créateur, surtout si l’univers a eu un début (à la différence d’Aristote comme on l’a vu qui pensait que l’univers n’avait pas de commencement et de fin, que l’univers était éternel). Les athées ou matérialistes n’arrivent pas à expliquer la création de la matière, sans invoquer une cause externe. Pour les théistes ou Chrétiens, Dieu est en dehors du temps et de l’espace. Les athées utilisent parfois la théorie des multivers, mais cela n’explique pas ce qu’il y avait avant les multivers ou univers multiples. Dans la théorie des multivers, notre univers “a gagné à la loterie”, nous n’existons pas à cause du fine tuning (lire ci-dessous) mais par pur hasard.

– Une cellule humaine, même “simple”, est en fait extrêmement complexe en étant comme une petite usine microbiologique. L’ADN est aussi d’une très grande complexité, rappelons que l’ADN code pour les protéines. Pour les athées, cette première cellule est un pur hasard. Mais pour M. Meyer et d’autres adeptes du design intelligent, un Dieu créateur a dû imaginer cette cellule originale, à l’origine ensuite de la vie sur terre.

– Le fine tuning (réglage fin) est très important pour M. Meyer, car seulement quelques constantes dirigent ou constituent l’univers. Si ces constantes sont mal réglées, l’univers serait impossible. Autrement dit, il faut un Créateur.

– Perdre un être cher, M. Meyer a perdu sa mère, mène à des questions très profondes pour chaque être humain.

– Notre libre choix, une théorie développée notamment par St Augustin (ndlr. puis Calvin), aide à mieux comprendre pourquoi le mal existe sur terre. Nous avons cette liberté de faire le bien ou le mal. En créant des êtres humains avec le libre choix, cela augmente les possibilités du mal mais aussi du bien. Autrement dit, nous ne sommes pas des robots. C’est un risque divin qui valait la peine.

– M. Meyer est assez critique sur les extra-terrestres, malgré le nombre gigantesque de galaxies.

– Le but ou le sens de la vie est d’entrer en relation avec les êtres humains (ou animaux) créés par Dieu.

Crédit photo Adobe Stock (payé par Romanvie.ch)

Article mis à jour le 8 juin 2024. Par Xavier Gruffat (pharmacien dipl. EPF Zurich). Xavier Gruffat est bilingue avec l’anglais et a pu traduire et adapter cette vidéo.

Sondage – Le 75% des Suisses ne s’intéressent pas au langage inclusif (non sexiste)

ZURICHSeul un quart de la population suisse estime que le débat sur le langage non sexiste est important. De même, peu de gens y font attention au quotidien. Parallèlement, des termes comme “tête de nègre” sont toujours largement répandus.

La question de l’égalité des sexes et le débat autour des notions de “cancel culture” et de “woke” ne semblent intéresser qu’une petite minorité de personnes en Suisse. Selon un sondage publié lundi par Tamedia et 20 Minuten, ces thèmes sont loin de faire partie des problèmes les plus urgents pour la majorité des Helvètes.

Seuls 18% des personnes interrogées considèrent l’égalité comme le problème le plus important et seulement 13% pour le sujet de la “culture de l’effacement” et du “woke”. En revanche, les coûts de la santé, la prévoyance vieillesse ou les changements climatiques figurent en haut du tableau des préoccupations. A 28%, les femmes considèrent l’égalité comme plus urgente que les hommes (10%).

Sondage - Le 75% des Suisses ne s'intéressent pas au langage inclusif (non sexiste)

Langage non sexiste peu accepté

Le débat sur le langage non sexiste ne fait pas non plus partie des priorités des personnes vivant en Suisse. Il s’agit de l’utilisation de formes d’écriture qui incluent également les femmes et les personnes non binaires.

Seuls 23% les considèrent comme importantes ou plutôt importantes. Ici aussi, les femmes (27%) sont nettement plus nombreuses que les hommes (14%) à se préoccuper de cette thématique. En résumé, une petite minorité des personnes interrogées (24%) veille à un langage respectueux des genres. Les trois quarts ne s’en préoccupent pas ou plutôt pas.

L’utilisation d’un langage respectueux de l’égalité des sexes dans les médias ou lors d’interventions publiques est mieux acceptée: 30% y sont tout à fait ou plutôt favorables. Mais 68% des Suisses rejettent totalement ou partiellement un langage respectueux de l’égalité des sexes, dans ce domaine également.

Le masculin générique priorisé

La situation est pratiquement la même dans le monde du travail et dans la vie quotidienne privée: seuls 22% sont favorables à l’utilisation d’expressions non sexistes, 75% les rejettent partiellement ou complètement.

La moitié des personnes interrogées utilisent toujours ou souvent le masculin générique, c’est-à-dire la forme masculine pour désigner des personnes ou des professions, même s’il ne s’agit pas uniquement d’hommes. Même chez les femmes, ce chiffre s’élève à 45% (54% chez les hommes). Cette forme est rarement ou jamais utilisée chez 25% des femmes et 15% des hommes.

“Mademoiselle” de moins en moins usité

Parallèlement, des termes problématiques sont loin d’avoir disparu du langage courant. 46% des personnes interrogées disent encore souvent parler de “tête de nègre” et considèrent que ce terme n’est pas problématique. Le 18% des sondés n’utilisent ce mot que dans un contexte particulier.

L’expression “pays du tiers-monde” ne choque pas le 60% des personnes interrogées. Idem à 74% pour le mot “infirmière” et à 73% pour “hôtesse de l’air”, deux termes désignant des professions encore considérées comme “féminines”.

En revanche, le terme “Mademoiselle” n’est plus utilisé que par un quart des sondés et celui de “yougo” que par 19% de la population helvétique.

Selon l’enquête, les hommes utilisent en général plus souvent ces expressions et les considèrent comme moins polémiques que les femmes. Ces termes font moins débat à la campagne que dans les villes, précise l’étude.

L’enquête a été réalisée fin mars en collaboration avec l’institut Leewas auprès de 30’754 personnes de toute la Suisse, avec une marge d’erreur de +/- 1 point de pourcentage.

Le 22 mai 2023. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

131 mots français utilisés par les Américains et Anglais

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Nous les francophones utilisons beaucoup de termes anglais lorsqu’on parle ou écrit le français, probablement trop, mais il est intéressant de noter que les Américains et Anglais utilisent aussi des mots français, parfois de façon surprenante en oubliant dans certains cas l’accent (notamment grave ou aigu), rappelons qu’en anglais il n’existe en théorie pas d’accents. Ces mots français sont surtout utilisés à l’écrit, moins à l’oral ou alors avec une prononciation bien différente du français. On peut lire ces mots français ou expressions – parfois écrits en italique – dans des journaux, magazines ou livres. On dirait que l’herbe du voisin est toujours plus verte ailleurs ? Le français, c’est chic. N’oublions pas non plus que de très nombreux mots français et anglais ont une origine latine ou grecque (le latin s’est beaucoup inspiré du grec). Tout en bas de page, comme bonus, découvrez aussi des mots allemands et italiens utilisés par les Anglo-saxons. 

Ci-dessous découvrez une liste de mots ou de courtes expressions français lus dans des grands journaux anglo-saxons (ex. The New York Times ou The Wall Street Journal), magazines (ex. The Economist, média probablement le plus influent au monde avec CNN), médias électroniques TV ou Internet (ex. CNN) ou des livres principalement sur l’économie et le business. Cela signifie que les mots ci-dessous apparaissent en français dans un texte anglais, parfois avec des guillemets, en italique le plus souvent ou écrit normalement (cela signifie que le mot ou terme est presque accepté dans le langage courant). Comme vous le verrez les expressions mélangent souvent le français à l’anglais (ex. en route for). Une utilité pour un journaliste ou écrivain de langue anglaise d’utiliser un terme en français est probablement de renforcer son idée ou concept, comme pour mettre en gras ou en évidence. A la fin, en bonus, retrouvez aussi quelques mots allemands utilisés en anglais.

A
– a la carte ou à la carte (notez qu’en français il faut bien sûr écrire à la carte, lu dans The Wall Street Journal en janvier 2018, le contexte était un film a la carte utilisant une technologie comme Netflix, lu aussi en janvier 2020 dans le magazine Fortune les mots à la carte)
– à la small and medium business-sized business (le mot français est à la)
– abattoir (lu dans The Economist en juillet 2020, même signification qu’en français)
– absence (lu dans un livre d’économie)
– amuse bouche (entendu dans la saison à succès américaine The Office, saison 7)
– après-ski (remarque : même signification qu’en français)
– au courant (à interpréter ici plutôt et probablement dans le sens “dans l’air du temps” – la phrase était … for the more politically au courant.… lu dans The Wall Street Journal en août 2019. Mais on peut aussi l’interpréter comme “à la mode”, lu dans le Wall Street Journal en octobre 2019)
– austère ou austere (entendu dans la série à succès américaine The Office, saison 7, lu aussi austere – donc sans accent – dans une édition de The Economist de juillet 2022)
– avant-garde ou avant garde (mots utilisés dans une publicité en anglais pour une célèbre montre)

B
– barrette (à comprendre ici comme une barrette pour les cheveux, entendu dans la série à succès américaine The Office, saison 6)
– beau (lu dans The Economist en février 2021, dans un sens “mon beau”, mon partenaire, mon mari, ma femme)
– bête noire (lu dans un livre d’économie datant de 2018 et dans la biographie d’Elon Musk datant de 2023)
– bon vivant (lu dans The New York Times et dans un livre de business)
– bonhomie (lu dans The Economist en septembre 2020, veut dire : bonté du cœur, unie à la simplicité des manières)
– bourgeois manqué (lu dans un livre de business publié en 2017)
– bourgeoisie (lu dans The Economist en août et en octobre 2019)
– buffet (comme en français, buffet d’un restaurant, la prononciation est différente, [befett])
– bulletin
– buzz phrase de jour (expression entière)

C
– camaraderie (lu dans deux livres d’économie, lu dans The Economist en juin 2020 et janvier 2021, autrement dit il s’agit d’un nom plutôt courant en anglais)
– carte blanche (lu dans The Wall Street Journal en juin 2020, a la même signification qu’en français. Avoir carte blanche, pouvoir être libre dans ses choix et décisions)
– chagrin (lu sur le site/blog TechCrunch en avril 2019)
– clientele (lu sur le site Techcrunch.com en décembre 2017, notez bien que c’est écrit sans accent, en français ce serait clientèle, lu aussi dans The Economist en avril 2021)
– communiqué (lu dans The Wall Street Journal)
contours (lu en mai 2019 dans le magazine anglais de référence The Economist)
couloir – définition : couloir dans une montagne pour skier (lu dans The Wall Street Journal en février 2018)
– coup d’état ou simplement coup
– coup de grâce (entendu dans un cours de théologie d’une université d’Atlanta, Etats-Unis, via le site Coursera.org)
– crèche (lu dans The Economist en mai 2020, le sens est le même qu’en français, c’est-à-dire l'”école” pour les tous petits enfants)
– cul-de-sac (lu dans The Wall Street Journal en octobre 2017, entendu dans un film américain de 2016)

D
– debut (notez qu’en français il faudrait écrire début, lu dans The Wall Street Journal en mars 2018 et mars 2019), aussi lu ou vu debutant sur CNN en avril 2021 (il manque aussi l’accent, devrait être débutant)
– déjà-vu ou déjà vu
– démodé (lu dans The Economist en décembre 2019, le mot était écrit en italique, démodé, la signification est la même qu’en français : plus à la mode)
– dénouement (lu sur CNN)
– de rigueur (lu dans The Economist en juin 2024, le mot était écrit en italique, de rigueur)
– detour (en anglais écrit sans accent, en français ce serait bien sûr détour. Lu dans un cours de théologie, BSF, Texas. La phrase était : … a roadway detour ran you late)
– divorcée (lu dans plusieurs journaux, entendu dans des séries américaines comme The Office ou Mad Men)
– doyen (lu dans The Economist en novembre 2021)

E
– élan (lu dans The Economist en mars 2024)
– émigré ou émigrés (lu dans le Wall Street Journal en septembre 2019, l’article parlait d’émigrés vénézuéliens à Madrid, lu aussi dans le New York Times en août 2021 et dans un livre en anglais : The Greeks)
éminence grise (lu dans un livre de business : “Measure What Matters”)
– en masse (lu dans le New York Times en février 2019, le contexte était une désertion ou non en masse de soldats au Venezuela, lu aussi dans The Economist en mars 2019, mis en italique en masse)
– en passant (entendu dans une série américaine, SUITS, diffusée sur Netflix, en tout cas en 2023)
– en route for (ou simplement en route, lu dans un livre en 2018), en anglais route est aussi utilisé dans le monde de l’aviation (ex. route de New York à Boston, on peut traduire en français par liaison).
– encore (lu sur CBSNews.com en décembre 2017)
– enfant terrible (entendu dans la première saison de Mad Men, série américaine à succès)
– ennui (lu dans un livre en 2018)
– entourage (entendu dans la série à succès The Office, mots prononcés par le personnage Andrew Bernard – lu aussi dans un livre d’histoire anglais : The Greeks)
– entrée (lu dans un livre d’économie, lu aussi dans un magazine de santé américain en février 2022, Prevention, entrée était utilisé dans ce dernier cas au niveau culinaire)
– entrepôt (lu dans le Wall Street Journal du 4 mars 2023, même signification qu’en français, en général en anglais on utilise plutôt le nom de storage ou warehouse)
– esprit de corps (lu dans un livre de business : “Measure What Matters” – esprit de corps signifie loyauté)
– enveloppe
– exposé (lu sur une page Twitter d’un scientifique américain de référence, lu aussi dans The Economist en décembre 2021)

F
– facile (synonyme de easy en anglais, entendu dans un cours d’université américaine, concernant la théologie. La signification est la même qu’en français mais la prononciation est à l’anglaise, le i devenait [ai], soit [facaile])
– façade (lu en septembre 2021 dans The Economist), a la même signification qu’en français, mot utilisé dans l’article en question plutôt sous sa forme figurée)
– femme fatale (entendu sur la chaîne américaine de qualité : Smithsonian TV, veut dire ici une femme presque “diabolique”, criminelle)
– fiancee (ici sans accent) ou fiancé (lu dans un magazine américain) ou fiancée
– film noir (lu dans The Wall Street Journal)
flamboyant (lu dans un livre sur la botanique1)
– force majeure (lu sur CNN, signifie par exemple que le Covid-19 est une force majeure, par exemple envers les assureurs, donc ne remboursent pas normalement)
– francophone (lu sauf erreur, dans The Wall Street Journal en novembre 2018)

G
– gaffe (a la même signification qu’en français soit une maladresses ou bourde, lu en novembre 2020 dans le magazine anglais de référence The Economist à propos de supposées gaffes de Joe Biden)
– gauche (dans le sens maladroit, lu en avril 2019 dans le magazine anglais de référence The Economist, entendu dans un épisode de Colombo, datant du 20ème siècle)
– gourmand (entendu dans la série américaine à grand succès The Office, dans la saison 6)
– Grande Dame (lu dans The New York Times en décembre 2017 pour qualifier une journaliste quittant la chaîne HBO, notez les majuscules à Grande et Dame)
– grandeur (lu dans un dossier de théologie, BSF, société basée au Texas, lu dans un livre d’histoire anglais : The Greeks)
– grandiose (lu dans un livre d’économie datant de 2018, lu aussi dans The Economist en juin 2020)
– grimace (lu dans un livre de business)

H
– habitat (entendu sur CNN en juillet 2021, même signification qu’en français, utilisé notamment en écologie, un habitat d’un lac…)

I
– idée fixe (lu dans The Economist en novembre 2022)
– idiot-savant (lu en italique dans The Economist en juin 2020, l’article concernait l’intelligence artificielle (AI), parfois qualifiée donc d’idiot-savant)
– impasse (lu dans le Wall Street journal en octobre 2020, article concernant la politique, lu aussi dans un livre de business)
– in lieu (notez qu’en français ce serait au lieu, lu dans The Wall Street Journal en mars 2018)

J
– je ne sais quoi (expression complète, entendu dans un podcast début 2019)
– joie de vivre (lu dans un livre d’économie américain)

L
– largesse (même signification qu’en français, signifie une grande générosité. Lu dans The Economist en mars 2023)
– laissez-faire (lu dans un livre de business publié en 2017 et dans plusieurs éditions de The Economist comme en août 2019, septembre 2021 ou mars 2023. C’est un terme du jargon économique, par exemple le Texas a une politique économique de laissez-faire, c’est-à-dire avec peu d’intervention étatique)
– lèse-majesté (“an act of lèse-majesté”, lu en mai 2019 dans le magazine anglais de référence The Economist)

M
– malaise (lu dans The Wall Street Journal en novembre 2017 et juillet 2020, lu aussi en juillet 2019 dans The Economist)
– Mardi Gras ou mardi gras (lu dans plusieurs journaux comme le Wall Street Journal en mars 2019, mardi gras caractérise le jour du Carnaval)
– marque (lu et entendu sur la chaîne de TV CNN le 22 décembre 2020 concernant la marque Ferrari, marque a la même signification qu’en français, cela dit les Américains et Anglais utilisent plus le terme brand que marque).
– mêlée (lu dans The Economist en juin 2024. Ce mot de rugby, pourtant un sport créé par les Anglais, est utilisé par le célèbre magazine anglais The Economist. Le mot purement anglais scrum aurait aussi pu être utilisé).
– memoire (sans accent à mémoire en anglais, à comprendre plutôt comme autobiographie, par exemple les “memoires de Michelle Obama”, lu dans The Wall Street Journal en décembre 2019)
– menace (lu dans The Economist en avril 2024, même signification qu’en français)
– métier (lu dans un livre américain sur le journalisme, datant de 2013)
– menagerie (notez que le terme apparaît sans accent)
– milieu (entendu dans une émission YouTube de 2022)

N
– naïve (lu dans un livre américain des années 1930, écrit par Dale Carnegie, lu aussi dans The Wall Street Journal en février 2020)
– naïveté (lu dans un livre de business publié en 2017)
– née – par exemple Marion Cecilia Davies – née Douras January 3, 1897 – September 22, 1961 (lu sur Wikipedia)
– nuance (entendu dans un podcast en avril 2019)
– nuisance (lu dans The Economist en février 2021 et en avril 2024, même sens qu’en français, par exemple un pouvoir de nuisance)

O
– oeuvre (lu dans The Wall Street Journal du 22 septembre 2020, concernant un article sur le chanteur Sufjan Stevens – His oeuvre includes everything from…).

P
– par excellence (lu dans un livre de business : “Measure What Matters”)
– parvenu (lu dans The New York Times en avril 2019, on parle ici d’une personne ou individu, one parvenu, lu aussi dans The Economist en avril 2021, phrase dans un article sur le vin “…parvenu vintages from America’s West coast”)
– passé (lu dans The New York Times) – de façon un peu ironique les Américains utilisent parfois le terme passé et nous le terme has-been.
– petite (lu dans un livre de business de référence, la phrase était petite nose, donc petit nez, on note à tort en anglais le féminin à petite)
– personnel (écouté dans la série américaine à succès The Office, my personnel, comme en français correspond aux employés d’une entreprise)
– pied-a-terre ou pied-à-terre (lu sur un site Internet d’immobilier, notez qu’en français on écrit avec un accent soit pied-à-terre, mais aussi lu une fois en anglais écrit ainsi Pied-à-Terre ou correctement pied-à-terre dans le Wall Street Journal en juin 2020, lu dans un livre sur le journalisme datant de 2013)
– pièce d’art (lu dans un livre de business sorti en 2018)
– piste, dans le mot off-piste skiing ou hors-piste (lu dans The Economist en janvier 2021, dans un article en référence au ski hors-piste)
– plaque (entendu dans la série The Office de NBC, plaque commémorative ex. après avoir gagné à un concours)
– plateau (plateau peut être une notion de géographie comme le plateau tibétain, lu dans The Economist en juillet 2020, cela peut être aussi le plateau d’une courbe, par exemple lors de la pandémie de Covid-19)
– plausible (lu dans The Economist en février 2023, même signification qu’en français, veut dire possible)
– poignant (lu dans The Wall Street Journal en novembre 2021)
– prairie (lu dans The Wall Street Journal en janvier 2020, lu aussi dans The Economist en juillet 2020)
– prêt-à-porter (terme utilisé dans le monde de la mode)
– protégé (lu dans The Wall Street Journal en 2018 et 2020, également au pluriel, protégés- Entendu aussi dans la série américaine à succès The Office)
– provocateur (lu dans The Economist, une édition de janvier 2019, dans un article à propos du président brésilien Bolsonaro)

R
– raconteur (lu dans un livre américain des années 1930, écrit par Dale Carnegie, lu dans un autre livre de journalisme en 2013)
– raison d’être (lu dans un livre de business publié en 2017)
– reconnaissance (lu sur le site CNN.com, en mai 2022)
– rendezvous (lu dans le Wall Street Journal, rendezvous d’astronome sur la station internationale, fin mai 2020)
– repertoire (lu dans un célèbre livre de business et développement personnel, notez que l’auteur ne mentionne pas l’accent sur le premier e, répertoire, il faut comprendre le terme repertoire au sens artistique, ex. le repertoire d’un chanteur ou écrivain).
– reservoir (on constate que le mot est écrit sans accent, en français on écrit réservoir, on peut par exemple entendre ce mot dans la très célèbre chanson de Bruce Springsteen, The River)
– resistance (sans accent, mot utilisé en anglais dans un contexte révolutionnaire, lu dans The Wall Street Journal en septembre 2018)
– resume ou résumé (lu dans des livres et journaux, attention en anglais résumé signifie CV)
– reveries (lu dans le livre Gatsby le Magnifique ou The Great Gatsby, on peut noter qu’il manque le ^, sur l e, cela devrait être rêveries)
– route (lire sous En route ci-dessus, sous lettre E)
– risqué (lu notamment dans un communiqué de presse d’une étude scientifique, sur le site Eurekalert.org ou dans The Economist en septembre 2018)

S
– sans (lu dans le magazine de santé américain Prevention, en juillet 2020, cela veut dire without, on pouvait lire : sans spleen, au lieu d’écrire without spleen, ils ont écrit sans spleen (spleen voulant dire la rate, un organe du corps humain)).
– savoir faire (lu en italique dans The Economist, en juin 2020)
– siege (entendu dans une série américaine, SUITS, en français on devrait écrire siège. En anglais des Etats-Unisk on pronce sige)
– solitude (lu dans The Economist, en janvier 2021)
– sommelier (lu dans le Wall Street journal en octobre 2020, article concernant la crise dans les restaurants suite à la Covid-19)

T
– tableau ou au pluriel tableaux
– tirade (entendu dans une vidéo en anglais du Canadien Jordan Peterson, vidéo de 2018)
– tour de force (lu sur le compte Twitter du célèbre médecin américain Eric Topol mais aussi fin 2018 sur le blog de Bill Gates)
– triage (terme utilisé comme en français par exemple pour le triage de patients à l’hôpital, entendu sur CNN en mars 2020)

V
– voilà
– vis-à-vis (ou vis-a-vis) (entendu dans un cours d’université américaine, via Coursera.org, lu dans un livre de business)
– voyage (lu notamment dans un document de théologie, BSF, Texas)

Et aussi, des mots proches du français mais avec une orthographe légèrement différente :

C
– connoisseur (en français on écrit bien sûr connaisseur, par exemple un connaisseur -quelqu’un qui connaît – de musique)

Q
– quarantine (en français on écrit quarantaine, donc en anglais le i a disparu, la signification est la même, par ex. : “Un patient souffrant du coronavirus mis en quarantaine”)

Faux-amis
C
– college (ne veut pas dire collège comme en Suisse avec enseignement pour les enfants, mais veut dire université)

Bonus 1 : mots allemands utilisés en anglais des Etats-Unis ou du Royaume-Uni : 
B
– blitzkrieg (guerre éclaire, terme utilisé dans The Economist en novembre 2021)
E
– ersatz (signifie remplaçant, lu dans un livre américain paru en 2018)
K

– kindergarten (signifie jardin d’enfants, le mot aurait été introduit aux Etats-Unis par une allemande installé dans le Wisconsin)
M
– Mittelstand (représente des PME, en général allemandes, mais aussi du Middle West américain en main familiale transmises de générations en générations, comme mentionné dans un article de The Economist paru en juillet 2020).
W
– wanderlust (signifie “plaisir de voyager”, lu dans The Economist en octobre 2021, sur un article concernant les nomades digitaux).
– wunderkind (signifie “enfant génial”, lu dans The Economist en mai 2020 dans un article sur le politicien italien Luigi Di Maio, âgé de 33 ans en mai 2020).
Z
– Zeitgeist (air du temps)

Bonus 2 : mots italiens utilisés en anglais des Etats-Unis ou du Royaume-Uni : 
G
– “gattopardismo” (provient du livre publié pour la première fois en 1958 et du film “Le Léopard” datant des années 1960 avec Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale, en italien “Il Gattopardo” ou en anglais “The Leopard” de l’écrivain italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Tancredi, l’un des héros du livre (dans le film joué par Alain Delon) affirme “Si nous voulons que les choses restent les mêmes, tout doit changer”. Le concept “gattopardismo” signifie donc embrasser le changement pour le neutraliser ou au moins le contrôler, comme l’explique The Economist en mai 2020.)

Page mise à jour le 18 août 2024. Ecrit par Xavier Gruffat.

Lire aussi : les faux-amis entre le français et l’anglais