SAO PAULO – Quand on consomme de la drogue en Suisse (surtout cocaïne), le sang a souvent coulé en Amérique latine comme au Mexique ou au Brésil. Dans un reportage de la chaîne brésilienne Record TV diffusé le 5 mars 2017 (l’entreprise qui édite Romanvie.ch est partenaire de ce média), les journalistes ont montré les risques que prennent les magistrats brésiliens lorsqu’ils enquêtent sur les affaires liées au crime organisé. Il y a quelques années, une juge a été tuée par balle dans l’état de Rio de Janeiro.
Le “far-west”
Seulement à Rio de Janeiro, au moins 15 juges sont actuellement menacés de morts et ont souvent droit à une protection rapprochée 24 sur 24. Selon plusieurs juges interrogés par la TV Record, les menaces sont permanentes. Le problème est qu’assurer une sécurité 24 heures sur 24 au travail, à la maison et dans les déplacements coûte cher. On peut le voir avec les coûts très élevés de la sécurité de Donald Trump, par exemple lorsqu’il se rend à sa résidence en Floride.
Le problème qu’encontre beaucoup de ces juges brésiliens est que lorsque le risque de menaces de mort diminue, la protection armée peut s’arrêter. C’est à ce moment que les magistrats commencent à se sentir menacés. C’est le cas du juge M. Rios dans le nord du Brésil qui vit dans une petite chambre loin de sa famille afin de garantir sa propre sécurité, car sa sécurité personnelle 24 h. sur 24 a été retirée selon décision judiciaire.
Drogue et corruption
Dans le Mato Grasso, un état riche à cause des matières premières (ex. soja) une juge a contribué à mettre l’ancien gouverneur de l’état en prison. Les menaces sur la juge sont permanentes et elle doit être en permanence entourée de gardes du corps. En plus d’affaires de corruption, la juge enquête sur d’importantes affaires de trafic de drogue avec la Bolivie voisine. Le reportage de la TV Record la montre par exemple lorsqu’elle se rend chez le coiffeur accompagnée de 3 agents de sécurité très bien armés pour la protéger de toutes sortes de menaces (politique, corruption, drogue).
La mort et le GPS
Le Brésil est clairement l’un des pays les plus violents au monde avec plus de 50’000 homicides par année. Ces derniers mois et années, plusieurs touristes (Italiens, Argentins) et Brésiliens ont perdu la vie ou ont été blessé en se rendant par erreur dans des favelas en utilisant un GPS. Pendant le récent carnaval (2017), une femme Argentine a été sérieusement blessée en voulant se rendre avec son conjoint et un couple d’ami dans un endroit touristique (le Christ Roi). Le GPS (Google Maps) les a fait rentrer dans une favela ultra-violente et liée au trafic de drogue, les trafiquants ont tiré sur la voiture de location et l’ont blessée.
Le 6 mars 2017. Par Xavier Gruffat (spécialiste du Brésil). Source : Record TV