ZOUG – Pour nous médias conservateurs, il est tentant de critiquer les médias progressistes et libéraux romands (RTS, Le Temps, 20 Minutes, TDG, 24 Heures…) mais il faut parfois être capable de prendre un peu de hauteur ou de distance (ex. traverser l’Atlantique). Comme tous les journalistes, ils s’inspirent et parfois copient les Etats-Unis, dans le cas des libéraux-progressistes bien sûr en regardant du côté des 2 grands journaux de la côte est soit The New York Times et The Washington Post, en parlant de télévision ce sera plutôt CNN, de radio la NPR et de magazine le très libéral The Economist édité à Londres. Nous les conservateurs allons plutôt regarder Fox News et bien sûr lire The Wall Street Journal, en France on va plutôt se tourner vers Le Figaro. Sans savoir exactement qui a inventé le concept de populisme (en anglais populism), il est évident que ce terme doit plutôt venir des Etats-Unis ou d’Angleterre. Tout cela pour dire qu’on ne peut pas jeter la pierre aux médias romands qui s’insèrent dans la globalisation du journalisme libéral/progressiste en utilisant le terme populisme. Ils n’ont pas créé ce terme. Sans compter les grandes agences de presse globales (AP, AFP, Reuters) qui souvent utilisent aussi cette rhétorique et influencent grandement les médias du monde entier.
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Mouton
Mais cela ne veut pas dire qu’il est bien de se comporter comme un mouton dans le journalisme, autrement dit si tous les grands médias utilisent le terme populisme, cela ne veut pas dire que ce mot “valise” soit absolument nécessaire et en particulier en Suisse.
Le grand problème avec le terme populisme est qu’il faudrait déjà connaître la définition du terme, quelqu’un peut-il m’aider ? Qui aime le peuple, qui pense au peuple, qui met le peuple avant les élites… ?
Si on parle de nazisme, tout le monde sait de quoi on parle et personne de sensé dans les milieux humanistes ou chrétiens ne va avoir la moindre nostalgie ou désir d’un tel régime politique totalement extrême. Par contre avec le populisme, pour certains cela peut s’avérer positif et bizarrement les médias conservateurs comme The Wall Street Journal, pour le lire tous les jours, n’utilisent presque jamais ce terme. Le Figaro en France semble aussi ne pas trop apprécier ce mot.
Démocratie directe suisse
Prenons notre système de démocratie directe, c’est bien sûr une forme de populisme. Pour les Anglais pour certains encore traumatisés par le “Brexit”, ce n’est pas demain qu’ils vont utiliser à nouveau la démocratie directe (lire davantage à ce sujet) mais vont faire appel comme la plupart du temps à une démocratie indirecte ou participative, en élisant un parlement. Les Italiens pensent probablement la même chose, en tout cas certaines de ses élites.
On peut donc encore imaginer et justifier que les médias anglais utilisent le terme de populisme, mais pour les médias suisses ce terme me paraît trop sensible, dangereux notamment par rapport à la démocratie directe. Jusqu’à nouvel avis ce système bien particulier qu’on retrouve dans très peu de pays (la Californie qui n’est pas un pays mais un état américain a un système en partie similaire) est apprécié des Suisses et en tout cas d’un grand parti (UDC) représentant environ 30% du peuple suisse.
Trump
Le Président Donald Trump a affirmé dans son discours du 20 janvier 2017 à Washington vouloir donner le pouvoir au peuple. En théorie un peu comme la démocratie directe suisse. Ma question est simple, est-ce que la Suisse a un système populiste ? A aller jusqu’à dire que les journalistes progressistes/libéraux veulent un jour “tuer” la démocratie directe, il n’y a qu’un pas…
Article mis à jour le 19 mai 2018. Par Xavier Gruffat (Pharmacien Dipl. EPF Zurich, Dipl. MBA). Sources : CBSNews (partie sur Trump)