La série documentaire diffusée ces jours (juin 2023) sur Netflix à propos de la vie d’Arnold Schwarzenegger (75 ans) montre que le culturiste et acteur d’Hollywood a mené une carrière de politicien très pragmatique. Le documentaire est divisé en 3 parties, chacune d’environ 1 heure. Dans la dernière partie on en apprend plus sur son poste de gouverneur de la très puissante Californie – plus riche et peuplé état américain – et ses environ 40 millions d’habitants. Il semble assez clair qu’Arnold Schwarzenegger, théoriquement classé à droite, a mené une politique peu théorique ou morale.
Parti Républicain
On apprend tout d’abord que son entrée fracassante en politique s’est faite un peu par hasard, avec “des astres très alignés”, comme il l’affirme clairement dans le documentaire de Netflix. En effet, l’ancien gouverneur en place a été chassé par les électeurs et le favori du parti Républicain (droite américaine) de l’époque n’avait plus d’énergie pour mener une campagne forcément très violente. Schwarzenegger, marié à l’époque avec une femme du clan Kennedy (forcément proche du parti Démocrate, la gauche américaine), a choisi le parti Républicain. Peut-être que sa grande richesse accumulée surtout à Hollywood et ses films à succès comme Terminator l’ont fait penché pour le bon vieux parti américain (GOP) et moins pour la gauche.
Politique pragmatique, moins morale, Platon
On se saura jamais vraiment si Schwarzenegger n’est rien d’autre qu’un grand narcissique avec une envie absolue de réussite, comme il le laisse aussi penser dans le documentaire. Ou alors, c’est une autre hypothèse, il considère la politique plutôt de façon pragmatique et peu théorique. Pour lui un intellectuel hyper-réaliste comme Nietzsche vaut mieux que les disciples de Platon. Le plus grand philosophe de tous les temps imaginait un monde théorique (ou monde des idées, monde intelligible) très supérieur au monde pratique (mon sensible), forcément corrompu et imparfait. En philosophie politique, les adeptes de Nietzsche comme Schwarzenegger sont plus centrés sur des compromis pour faire avancer des causes ou son propre “égo”. On apprend notamment qu’il a nommé comme proche collaboratrice une femme lesbienne et attachée à l’IVG. Il a mené pendant les années 2000 (surtout à la fin), soit il y a une quinzaine d’années déjà, des politiques climatiques ambitieuses, reprises ensuite par Obama. Bref, assez loin de l’idéal platonique ou idéal de certains Républicains conservateurs. En général le parti de droite est intéressé, un peu comme l’UDC en Suisse, à une grandeur des Etats-Unis (“Make America great again”), un contrôle de l’immigration et un attachement aux thèmes moraux appréciés surtout des évangéliques. Schwarzenegger était très déconnecté de cet idéal. On s’aperçoit un peu entre les lignes qu’il y eu une vie de couple un peu compliquée et mouvementée.
Plus vraiment d’influence politique
D’ailleurs, des années après (2023), Schwarzenegger n’a plus vraiment d’influence politique, même s’il considère à se trouver important. Il ne possède pas de média avec une influence politique ou d’associations politiques et ne pèse plus vraiment comme idéologue du parti Républicain (selon mes informations). Bref, Schwarzenegger a fait une belle carrière sportive, d’acteur et de politicien, mais il n’entrera probablement pas dans l’histoire comme intellectuel qui a changé le cours de l’Amérique avec une vision utopique. Pour lui, la politique est un défi comme un autre. C’est une certaine vision du monde, pas la mienne, mais je peux la comprendre. C’est excellent pour pouvoir rapidement passer d’une chose à l’autre. Toutefois, ce qui est très impressionnant avec Schwarzenegger est sa volonté de réussite, sa capacité d’avoir une vision très claire et de mettre toute son énergie pour atteindre son but, quitte à frôler l’obsession. Cet aspect, de motivation et leadership, restera des années après sa mort, j’en suis convaincu.
Le 11 juin 2023. Par Xavier Gruffat.