On apprend dans un article qu’une adolescente mineure (moins de 18 ans) a été trouvée dans une maison close argovienne. La gérante de cette maison est actuellement en détention. L’adolescente bénéficie d’un soutien psychologique. Une question qui m’a toujours un peu interrogé est pourquoi la société est justement très active pour protéger les mineures (ou mineurs) mais à 18 ans la personne n’a plus aucune protection de l’état. Si on se place du côté de la prostituée c’est souvent clairement le début de l’enfer. Pour les clients en général masculins, c’est bien sûr un paradis artificiel qui s’ouvre à eux avec l'”arrivée” de jolies jeunes femmes. L’idée ici n’est pas de discuter de l’interdiction de la prostitution qui pour diverses raisons ne marche probablement pas mais de voir comment on peut améliorer un peu le sort de ces femmes.
Détail
La police a libéré une adolescente originaire d’Europe de l’Est d’une maison close dans le district de Baden (AG). La gérante du bordel, âgée de 58 ans, a été arrêtée. La police est intervenue après avoir reçu des informations de la population. L’adolescente bénéficie d’un suivi psychologique. Elle a été confiée à un service spécialisé, a indiqué vendredi le Ministère public argovien. Il n’a pas donné d’information sur l’âge de la jeune fille. Une procédure pénale a été ouverte contre la gérante de la maison close pour encouragement à la prostitution de mineurs et éventuellement traite d’êtres humains. Une demande en vue d’une détention provisoire a été déposée. La femme est fortement soupçonnée d’avoir exploité sexuellement l’adolescente. Dans le cadre de l’enquête, des perquisitions ont eu lieu mercredi dans deux communes argoviennes.
Minorité à 21 ans ?
Une question que la société pourrait débattre est de savoir si on ne pourrait pas remonter l’âge légal de la prostitution à 21 ans, simplement pour laisser mathématiquement un peu plus de chance à ces femmes (ou hommes ou trans) qui restent souvent de “pauvres” gamines. Cela laisserait peut-être une porte ouverte à certaines associations pour éventuellement inverser ce destin peu enviable. Il est évident qu’on se trouve face à un dilemme – question insoluble – plutôt qu’à un problème. Vous me direz aussi qu’il faut bien fixer une limite, 18 ans, 21 ans. Bref, l’enfance et l’adolescence dans nos sociétés sont protégées mais les adultes peuvent facilement descendre en enfer sans que personne s’en soucie vraiment.
Le 21 avril 2023. Par Xavier Gruffat. Sources : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence), Le Matin.ch. Crédit photo : image illustration (Adobe Stock).